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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Défi 92  (croqueurs de mots)
Rendez- vous au musée pour l’exposition Marc Chagall.
Un tableau vous impressionne :
La cuillerée de lait
Alors vous nous racontez !
tableau.jpg


Ah ! J’allai oublier placez les mots suivants :
Binocle, bonsaï, bénévole, bistrot, barrir
 
                                                                 COMPRENDRE LA PEINTURE ?
 
Je connaissais très mal les  œuvres de Chagall. En fait, je n’y connaissais rien en peinture, tout simplement ! Alors quand mon copain m’annonça qu’une exposition du maître avait lieu et qu’il souhaitait m’y emmener, je fis la grimace. Mais il avait l’air tellement heureux de me faire connaître sa passion, depuis notre enfance, il en rêvait ! J’acceptais et me voilà donc arpentant cette immense galerie, regardant de préférence les visiteurs aux tableaux.
Une jeune fille que je n’avais pas vue me tapa sur l’épaule et me dit :
— Alors beau brun, La cuillerée de lait, ça ne vous interpelle pas ?  Cette  magnifique scène de la vie quotidienne ?
— La cuillerée de lait est vraiment son titre ?  Répondis-je bêtement.
— Bien sûr !
Et la voilà qui se lance dans une grande explication. Au début, j’écoutais sans entendre et puis, je m’y intéressai : c’est fou ce qu’elle voyait dans ce tableau !
— Regardez cette pauvre femme qui essaie de faire avaler à son vieux fou de  mari une cuillère de lait ? Elle lui parle, elle le conjure de mettre ses binocles pour lire en ajoutant : tu ne vois  même  pas  la cuillère, tu vas en mettre  partout ! Mais lui, prudent lui demande si elle n’est pas en train de l’empoisonner,  vous voyez son air soupçonneux ?
— Oui en effet, mais dites-moi, ils se trouvent où là ?  Dans  leur cuisine ou dans un bistrot ?
— Au bistrot ?  Vous  n’y pensez  pas ! Il est bien trop peureux et crois toujours que le monde entier se donnerait la  main et serait bénévole pour tenir la cuillère  pleine de  poison !
— Mais vous me dites que c’est du lait !
Souriant d’une façon énigmatique, ma  jolie rencontre  murmura : qui sait ?   On voit et on imagine ce que l’on veut lorsque l’on regarde un Chagall, surtout quand le  maître n’est plus là pour nous expliquer.
  Regardez cette ombre derrière lui sur la gauche de la  photo, ne dirait-on pas un bonzaï ?
Je  m’esclaffai content de  ma boutade  et elle daigna sourire, quand  mon téléphone  portable se mit à barrir ! Quelle honte ! J’avais effectivement téléchargé cet affreux cri.
La jolie fille me regarda droit dans les  yeux et  l’air désespéré me dit :  
— En effet, qu’est-ce qu’un homme qui télécharge une musique aussi nulle  sur son portable peut-il comprendre du grand Chagall !
Rougissant, je  la quittai sans m’excuser mais en murmurant tout bas : Et ce Chagall ?  Il était sain d’esprit quand il a  peint ce truc ?  La femme n’aurait pas pu lui tendre le verre au lieu de risquer de renverser la cuillerée de lait sur son livre ?

 
 


 

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Publié le par marie chevalier

 

Je propose le thème « Mon chez moi, ma maison »

Humour, sérieux, prose, poésie... Réelle ou imaginaire !

 

                                                       Notre nid d’amour 

 

Ma maison, c’est surtout là où tu es avec moi. Peu importe  l’endroit, la ville ou la montagne, il suffit simplement que tu me dises tous les jours que tu m’aimes et  je suis bien.
Pourquoi ne le dis-tu pas assez souvent ? Nous sommes si heureux dans cette vieille  cabane délabrée qui ne ressemble  à une  maison que parce qu’elle a un toit !

Les meubles, je sais mon ange, ne sont que récupération : caisses en bois et  matelas  achetés une poignée de cerises  dans les brocantes.

Tu  me répètes souvent, que nous n’avons  pas  l’eau courante. Certes  mais alors  ma douce le ruisseau qui serpente entre tes arbres, c’est quoi ? 

L’eau y est bien plus  pure que tout ce que tu pourrais  boire au robinet dans une ville  polluée.
Bien sûr, tu dois aller au fond de  notre  petit terrain, t’assoir sur une vieille  cuvette de WC trouvée à la décharge, mais l’important n’est-il pas que tu puisses vivre au grand air ? 

Oui tu n’as  pas tort, ma maison ne manque pas de courants d’air, mais  c’est mieux ainsi ma chérie. Tu sais parfaitement que la cuisinière  à gaz  fonctionne  très mal et  dans ce cas, reconnais, là encore que c’est une bonne  idée qu’il y ait de  l’aération naturelle.

Je te trouve triste  mon cœur, n’aimerais-tu plus  ta maison ?

Je l’ai repeinte entièrement au minium pour te plaire car  tu en aimais  la couleur ! Je suis affreusement mal à l’aise devant ta mauvaise foi !

Quoi encore ?  L’évier ?  Quel évier ? 

Je sais  ma tendre,  ce n’est pas facile à vivre,  mais ne disais-tu pas  à qui voulait entendre que l’important était que nous soyons toujours  tous les deux unis et que  le côté  bassement  matériel n’était pas du tout ta tasse de thé ?  Tu voulais de  la  bohème, de la  poésie, tu as tout cela  n’est-ce pas ?  Dis-moi que tu es heureuse.

C’est quoi ce sac en plastique qui ressemble à une poubelle ? 

Tes affaires ?  Tu ne vas pas  les jeter au moins ! Ah ?  Tu pars, Tu me quittes ? 

D’accord, j’ai compris, je ne suis  pas assez riche pour toi.  Non ce n’est  pas moi ?  C’est  la maison qui te donne envie de fuir ?

Mais mon amour, un peu de peinture, un peu de ciment et  on ne la reconnaitre  même  pas !

Reste avec moi, tu verras….

….

Tu n’es plus là ?  Bon tant pis, je vais  me coucher sur le  matelas  sans draps, sans oreillers et sans toi ….

Dommage, il était chouette notre petit nid d’amour quand tu étais  près de moi…

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #mes textes divers

C’est la fête sur le bateau, sur la place ou n’importe où (île, autre planète).

Il y a de l’ivresse dans l’air. Certains dansent et titubent et surtout l'animateur dit n'importe quoi en confondant les mots.

Ecrire un texte sous la forme de votre choix (présentation d’un spectacle, monologue, poésie, chanson ou dialogue) en substituant et répétant un mot et un seul qui n’a aucun rapport avec le mot correct. Ce mot de remplacement s’en approche par le son, une ou deux syllabes et cela amène un texte décalé, amusant, et non dénué de sens … et cela devient un quiproquo rigolo.

 

Ne pous en parlez pas !

 Il ne pous  fallut  pas longtemps

Pour pous  souvenir :

Un mot par- ci un mot  par -là,

Et pous voilà

En train de  marmonner seules.

Comme s’il fallait parler

Pour se faire comprendre !

Quel mensonge que tout ceci

Il suffit de regarder autour de soi

Et se dire que nous n’y sommes  pas

Pous ne pouvons être  partout à la fois

N’est-il pas vrai ?

Si pous regardons autour de pous

     Pous ne pous voyons  pas

C’est ainsi, bête mais ainsi

Il fallait  y  penser

Et  pous devons  avouer que penser ?

Pous n’avons jamais  essayé !

MC

 

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Publié le par marie chevalier

 

Défi 89 (croqueurs de mots) un  petit lieu

 

C'est un petit lieu qui ne paye pas de mine (un banc publique, une ruelle, une place, un arrêt de bus, etc...), un endroit qui ne vaut pas le détour sauf pour vous. Décrivez ce lieu et racontez pourquoi il vous plaît (ou déplaît) autant...

 

Le calvaire

 

Le souvenir que j’avais de ce calvaire  était enfoui au fond de moi et  je pensais souvent : si seulement  je pouvais le revoir. Et puis un jour, la chance aidant, je fus invitée par une amie qui avait acheté une résidence secondaire  dans un village très  proche de celui où s’élançait vers le ciel MON calvaire.

 Il était en bordure de route, et surtout  semblait veiller sur ce  petit village enfoui  au fond de champs immenses. Une route, enfin un chemin recouvert de pierres concassées, descendait vers l’Eglise en pente douce et  j’arrêtais ma voiture avant de m’engager.
Je voulais voir, moi aussi,  ce que voyait celui qui était tout là-haut  dressé sur une croix en pierre et lui-même taillé dans le même  matériau.

Cette croix était posée sur un très grand socle, que des  enfants avaient colorié avec des dessins de toutes formes. Je repérais surtout des fleurs et des arbres.

Quatre  platanes couvaient ce calvaire et surtout cachaient aux regards  des autres, les amoureux qui venaient s’y blottir.
Enlacés ou main dans  la  main, là n’était pas le  problème  mais que l’on était bien à l’ombre des regards pointus des commères du village. Car tout naturellement, j’eus mon tour de  calvaire ! Comme les autres je tombais amoureuse et suis venue aussi cacher  mon bonheur d’adolescente ici.
Parfois même, je venais seule. Dans ces  moments-  là, je  pleurais  car forcément  il y avait eu un chagrin d’amour dans  mon cœur et dans mes larmes (à seize ans c’est normal !).

Et puis les années ont  passé. J’ai grandi et  n’ai plus pleuré d’amour. La vieillesse m’a rattrapée et  je viens  encore  m’assoir sur ce socle décoré  par les enfants. On me dit qu’il n’y a  plus d’amoureux venant  chercher leur  premier  baiser.

Les  platanes ont été coupés. Il ne reste que leur tronc  seul, dénudé, vide.

Mais  le socle et la croix sont toujours là. Le Jésus crucifié veille toujours sur le village et  rassure les  vieilles dames qui viennent  prendre  un peu de soleil à ses  pieds car  plus rien ne  gêne sa traversée. il éclaire  le calvaire  qui sans ses arbres semble une  pierre comme les autres  perdue  au milieu de nulle part.

Cela  n’est rien. Je suis sortie  de ma  voiture, fais quelques  pas et  me suis assise. Mes souvenirs  m’ont ravagé le cœur d’émotion. Mais que cela est bon d’avoir un endroit  où se poser  simplement  pour rien, parce que nous y sommes  bien … et  pour  nous souvenir …

                                                                                Fin

 

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #mes romans

 

                                                        les dérives de l’ambition

 

 Cette fois nous entrons dans un univers où l’argent règne en maitre au détriment sans doute des sentiments.
Un mariage discordant, des évènements imprévus, des non-dits, des secrets bien gardés,

des personnages qui évoluent, se croisent, se font mal parfois …

C’est tout cela que Marie Chevalier nous raconte…dans:

Iparchemin bleu min

 

 

 ISBN: 9781291167627

 

Copyright : Licence de droit d'auteur standard

 

Publié : 2 Novembre 2012

 

169 Pages

 

Prix : 15 euros

 

On le trouve là : http://www.lulu.com/spotlight/marieded

 

Ou ... en me le demandant par courriel et on le reçoit dédicacé si l’on veut !

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Pour ce 87ème défi, je vous propose de jouer les astrologues.

On a tous en tête les douze signes du zodiaque

ou encore l’horoscope chinois. Je vous propose donc de créer vos propres signes du zodiaque.

Il en faut au moins six.

A partir de là vous avez le choix entre :

-  décrire tous les signes succinctement avec les principaux traits de caractère

-  soit choisir un seul signe que vous développerez

-  soit les prendre deux par deux en cherchant les points convergents ou divergents

-  soit faire l’horoscope de la semaine signe par signe.

 

Mes six signes choisis : Troène, Brouette, Panier, Clématite, Cosmos, Blé.

 

Troène :

Le troène est discret,  et de taille souvent petite.

Il aime se retrouver en compagnie. Seul, il s’ennuie. De bonne composition,  il accueille volontiers des compagnons d’autres ethnies qui cherchent  un toit.
Convivial, facile à vivre, on l’aime pour sa gentillesse, qualité dominante chez le troène.

 

Brouette :

Les brouette sont en général  serviables et très forts physiquement. On apprécie d’ailleurs cette force qui  permet à ceux qui les connaissent de profiter peut-être parfois un peu trop, de leur capacité à s’oublier pour aider les autres.

 

Panier :

La majorité des Panier, n’a aucune autonomie et a tendance à se laisser porter à bouts de bras contrairement à ceux nés sous le  signe de  la Brouette.

Il s’agit d’un signe rustique, très proches des siens, ils portent souvent toute la misère du monde.  On les aime bien en général et on les dorlote.

 

Clématite :

Les personnes nées sous le signe de la clématite sont des gens rêveurs. En général ,ils ont les yeux clairs et sont très sportifs. Leur sport préféré est l’escalade.

Leur couleur préférée : le bleu.
Ils s’adaptent à toutes les situations et sont faciles  à vivre.

 

Cosmos :

Signe de légèreté. On retrouve chez  les natifs de Cosmos, un peu de paresse, de ceux qui n’ont qu’une envie : se balancer, jouer avec le vent. Pourtant ils ont une belle assise, et  sous une apparente fragilité sont très  résistants.

 

Blé :

Dur en affaire et fier. C’est ce qui pourrait faire reconnaitre un blé. Il trône et cherche à s’élever dans l’échelle sociale, son but étant  de gagner  de l’argent. Rien ne leur résiste

 

Fin

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #recueil de nouvelles

 

Une fois de plus je viens vers vous avec encore un peu de mes délires.

Il s’agit d’un recueil de nouvelles, toujours déjantées comme j’ai l’habitude d’écrire,

mais aussi des histoires écrites sur des thèmes donnés et choisis par des amis virtuels.

Une sorte de jeu en fait.

Il est en vente sur Lulu.com

237 pages : prix 15 euros

 

http://www.lulu.com/spotlight/marieded

 

Bien sûr, comme toujours, vous pouvez me le commander directement et je vous l’enverrai dédicacé.

Merci à vous

 

 

 

 

    et-si-je-vous-racontais-copie-1.jpg

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Publié le par marie chevalier


A l'abordage, défi N° 86: et si tout n'avait pas été dit ?

 

 Il ou elle a disparu dans des circonstances étranges, tragiques, mystérieuses. L'histoire dit que ses jours se sont arrêtés, et que le livre est fermé.

Pourtant ....

Vous avez retrouvé un document, une archive, dans le fond de votre grenier, dans un rayonnage de bibliothèque poussiéreux, et maintenant vous savez.

Vous savez que il ou elle n'a pas fini ses jours comme il a été dit, que tout n'a pas été dit, et que cette personne a vécu, ailleurs, dans le secret.

Il est temps de lever le voile, à vous de le faire ! De nous dire comment c'est arrivé et  ce que cette personne est devenue, après ...

 

           Parfois, il ne faut pas chercher à savoir

 

 J’avais décidé de prendre quelques jours de vacances et d’aller  en Auvergne. J’avais repéré un petit buron perdu dans la nature qui me correspondait bien du moins  à mon état d’esprit du moment.  Je suis  une  inconditionnelle des vieilles pierres et surtout des vieilles maisons avec  grenier où souvent sont enfouis  des souvenirs dont  personne n’a idée ! Dans celui de cette maison une grande malle ne tendait les bras quand je suis allée  visiter l’étage.

J’y trouvais un vieux cahier  à spirales rempli d’une  petite écriture un peu tremblante. Le bonheur pour moi.  Dès mon premier soir, devant ma cheminée allumée (les soirées sont fraiches en septembre)  je commençai ma lecture.

«  … Jordan, à l’âge de dix -huit ans, avait voulu quitter ses parents pour vivre sa vie, clamait-il depuis des mois à qui voulait l’entendre.

Un matin d’hiver, un petit village dans le Puy de Dôme, encore endormi n’entendit  pas les  pas assourdis par une neige poudreuse qui voletait depuis plusieurs heures. Pourtant c’était cette nuit -là que Jordan, son sac à dos  plein de conserves  et d’eau, sans un regard en arrière, disparut.

Oui bien sûr, ses parents savaient qu’il voulait les quitter. Bon prince, il leur avait dit en les embrassant un soir : Demain, je serai loin, ne m’en voulez pas, je pars mais je reviendrai vite vous voir, je vous aime.

Louis et Francine, respectant sa décision n’avaient rien fait pour le retenir. Un petit signe de croix de la  part de Francine et encore,  dès qu’il eut le dos tourné !

C’était en 1965. Murol recevait ses touristes  qui adoraient visiter les ruines de son château. Georges Sand  l’aurait loué  parait-il alors quel beau souvenir à raconter en rentrant  de vacances !

Par contre, les  parents de Jordan, natifs de  Clermont-Ferrand n’y avaient jamais mis  les  pieds.
et puis, il y avait ce  fameux « saut de la pucelle »  immense rocher à pic près de  Murol,  justement .
Une histoire qui faisait encore frémir. Cette  pauvre bergère poursuivie  par les assiduités du Baron préféra se  jeter du haut de cette falaise  plutôt que de subir  les  outrages. Elle en remonta indemne et  naturellement personne ne voulut  la croire, alors elle  se jeta de nouveau dans le  vide et  … Mourut.

Après le départ de Jordan, plusieurs  mois passèrent dans l’inquiétude. Pas de nouvelles. Certains disaient l’avoir vu en haut du Puy de Dôme, d’autres au Puy de Sancy, d’autres encore dans la cave du boulanger de Murol. Mais cela ne disait pas  aux  parents  tourmentés ce qu’il devenait.

Un jour pourtant, un corps  aurait été aperçu au pied du rocher du « saut de  la Pucelle » par des randonneurs.
Les pompiers, la police, même des soldats enfin un déploiement d’hommes gigantesque fut mis en place. Mais personne n’a retrouvé le corps. Pourtant les randonneurs étaient formels : ils l’avaient vu!

Bref après plusieurs semaines, les recherches furent abandonnées et étant donnés  les témoignages de  villageois, on s’accorda  pour dire qu’il s’agissait  de Jordan. Beaucoup l’avaient aperçu aux alentours quelques jours avant la découverte de ce corps  méconnaissable en plus !

Les  parents mortifiés et  effondrés, se sentant coupables de l’avoir laissé  partir, se torturaient  de chagrin. Francine perdit complètement la tête et Louis la quitta  pour ne plus entendre parler de cela  et surtout lâchement pour ne  pas voir sa femme dépérir… »

 

J’en étais là de ma lecture, complètement retournée par ces lignes écrites surement  par  quelqu’un qui connaissait bien l’histoire, peut-être  même  la  maman de Jordan ?  Peut-être avait-elle essayé de raconter cela  sur  ce cahier  pour exorciser sa peine  et  l’avait abandonné  dans  ce grenier ?  Peut-être aussi n’avait-elle jamais cru que  le corps  aperçu soit celui de son fils ?

Je n’ose  dire que comme dans les romans noirs, en rangeant ce cahier  une feuille en tomba. Cela fait roman fleuve et pourtant c’est ce qui arriva.
Je me baissais pour la ramasser et la lire. Il s’agissait d’une  lettre venant d’Espagne, de Madrid  exactement, signée Jordan et datée de décembre  1990, vingt- cinq ans après sa disparition !!! Qui l’avait mise dans ce cahier ? de plus en plus troublée je décidai de  passer à autre chose et de laisser  les fantômes vivre  sans moi.

Cela ne fut pas simple car j’étais à peine  couchée, il devait être minuit, un coup sec à ma porte  me réveilla en sursaut.

— Ouvrez s’il vous  plait !

— Qui êtes-vous ? Que  voulez-vous ?

— Ouvrez, vous dis-je !

Je pris le tisonnier  sur le valet de cheminée et en robe de chambre, pieds nus sur un carrelage glacé, je me dirigeai  vers la  porte.

Ne me croyez  pas et surtout si vous  êtes sensibles  ne  lisez  pas ce qui va suivre.
J’ouvris  donc  la  porte, le tisonnier caché dans ma  main gauche.

Devant moi, je vis un monstre. Oui, oui un monstre ! Une silhouette décharnée, très grande, et là encore  pas comme dans les romans noirs  vêtue non pas d’une grande cape,  mais  d’un jean et d’une chemise  à carreaux dans  lesquels elle flottait. Ce qui m’effraya le plus, ce fut ce trou dans le visage à la  place de l’œil gauche. Cela lui donnait vraiment l’apparence d’un mort-vivant. Il ressemblait plus à un squelette que l’on aurait  habillé qu’à un homme vivant.

— Bonjour Madame, savez-vous que vous  êtes chez moi ?  Me dit-il d’une voix très douce comme celle d’une fillette de six ans.

— J’ai loué cette  maison pour mes vacances  mais qui êtes-bous ?

— Jordan..
— Mais ce n’est pas possible, vous êtes mort en 1965, je viens de lire votre  histoire !

— C’est ce que tout le  monde a cru. J’ai vécu dans une grotte au pied du rocher après  être tombé. Peut-être avais-je perdu la raison ? je me suis senti bien, à l’abri de tout. Quand  les secours sont arrivés  je  me  suis  caché encore plus  profondément et  j’ai bloqué l’ouverture avec des branchages.

— Mais pourquoi ? 

— Puis-je entrer  me réchauffer auprès du feu, je vois que vous avez remis  la cheminée en marche, vous avez trouvé du bois c’est bien… Je rêve de ce moment depuis  vingt -cinq ans.

— Mais enfin qui vous en empêchait ?

— Personne, simplement  moi. J’étais si bien, tranquille, avec comme seuls amis les rats, les mulots, les couleuvres, les souris. Parfois un mouton s’égarait et tombait du rocher.  Je m’en faisais un festin pendant plusieurs  mois.

Je vivais un cauchemar. Un squelette puant était entré dans la  maison et je parlais avec lui comme  à une  petite réception entre amis. Qu’allait-il faire, me faire ?  J’angoissais. Il dut s’en rendre compte car il me caressa  le bras de ses doigts décharnés. Je poussai  un cri de terreur.

— N’ayez pas  peur, je ne  mange  pas encore d’humains.
Pas rassurée pour autant, je lui demandai s’il avait faim.

— Autrefois, les touristes balançaient des ordures en bas du rocher, des restes de casse-croute, des bouteilles à moitié vides, des restes de  pizzas, j’arrivais à me sustenter à peu près correctement et  j’écrivais. C’est moi qui ai écrit le cahier que vous avez lu. Je venais souvent ici depuis  ma « disparition » Je montais au grenier et j’écrivais.

Je répétais ma question : Avez-vous faim ?

— je mangerais  bien effectivement un petit morceau, me répondit-il en souriant.

Ça tombait bien, j’avais fait mes courses  le matin et  fait cuire un énorme poulet. Je préparais rapidement des  pommes de terre  que  je fis  bouillir et en attendant lui servit un gros morceau de  pâté de campagne. Je sortis la  boule de  pain d’un kilo et  m’assis en face de lui. J’avais du mal à supporter sa vue, il s’en rendit compte et demanda à manger seul sur la table  basse du salon.

— Non non pas question, vous  êtes mon invité !

Il se goinfra, engloutit le repas en un temps record, et s’écroula  la tête dans son assiette.

Je me levai  précipitamment et écoutai son cœur, il ne battait plus. Il était mort d’avoir trop mangé et trop vite. Il n’en avait plus  l’habitude, quelle horreur !

Je le glissai  jusqu’à ma voiture, il ne pesait pas lourd et en tremblant m’enfonçai dans la nuit vers « le saut de  la pucelle ». Je le basculai, j’entendis  un bruit de choc  puis plus rien. Il ne pouvait quand  même  pas revivre de ses cendres une seconde fois !

Voilà c’était fini. Je rentrai dans ma location et poussait un grand cri. Son œil valide était sur la table.  Si si je vous assure !

Vous ne  me croyez  pas ?  Venez me voir à L’hôpital psychiatrique de Sainte Anne à Paris, je vous  montrerai l’œil que j’ai mis dans  un bocal au-dessus de  mon lit.  Les infirmiers confirmeront mon histoire, ils savent bien que j’ai toute  ma tête…

 

Fin

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Défi 85 : « un chant d’Encre »
 Je propose un "Chant d'Encres", composé de chacune des nôtres, à partir de la bande sonore ci-jointe (ce qu'on entend en ce moment même, en principe) : après l'avoir écoutée, ou pendant l'écoute (selon l'envie) écrire ce que cela nous inspire, un mot, une histoire, un poème, une pensée, ce que l'on veut...
Cette bande sonore est extraite de l'album de Patricia Dallio "L'encre des voix secrètes" et s'intitule "Intrigue". L'univers de P.Dallio et ce titre ne devraient cependant pas orienter nos écrits, j'en donne la référence pour insérer la bande sonore dans l'article. Après, c'est aussi une bonne occasion pour écouter d'autres de ses compositions...
 
 
Angoisse naturelle
 
Je suis allongée, crispée et inquiète :
J’entends ce bruit qui se répète
Comme un train au loin.
Il se rapproche, le bruit s’amplifie
Emplit la pièce, saccadé!
Mais aussi lancinant.
Puis comme quittant une gare
Il diminue, toujours régulier.
Madame, soyez sereine
Et ne craignez rien,
Tout se passera bien
Me confirme  cet écho- doppler
Je vous le promets :
Ce sera un beau bébé
Fin
 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #mes poèmes

 

JARDIN SECRET  


 

Nous ne sommes ni du même âge
Ni du même herbage
Et pourtant comme ta voix
Me fait voyager !

Tu n'es jamais près de moi
Une autre profite de toi
Mais je sais qu'au fond
Tout au fond, dans ton cœur je suis là

Nous sommes faits pour nous aimer
Pas pour nous séparer ni rêver
Nous ne sommes l'un pour l'autre
Rien d'autre qu'une éphémère douceur.

Je t'espère, t'attends
En sachant que demain est un autre jour
Je t'espère et tu m'attends
Sachant que je ne suis pas l'autre
 Peut-être pour cela
Que nous sommes encore amants ?
Sans discours sans promesse
Que de la tendresse …

 

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