Pour ce défi 282 en ce joli moi de mai, c'est une Rose qui s'y colle. Voici ce qu'elle nous propose ...Votre enfance au moi de mai ou pas
Ça s’est passé un premier mai
Je n’avais pas dix ans que déjà je passais mes jeudis et vacances scolaires à aider à la ferme du village. Dès le mois de mai, nous commencions à nous occuper du potager, arracher les mauvaises herbes dans les semis de Jeanne, la fermière et aidions à d’autres petits travaux. Je dis nous car nous étions trois : un garçon et deux filles. Laura était plus jeune que moi et Jacques venait d’avoir treize ans. Un petit homme, disaient ses parents et travailleur avec cela, on a de la chance d’avoir un bon fils.
C’est donc dans la ferme de Jacques que je vécus mes plus beaux moments de petite fille puis d’adolescente.
Un premier mai, nous sommes partis tous les trois dans le petit bois derrière le village pour essayer de trouver du muguet. On riait, on courait, on était pleins de joie de vivre et surtout heureux d’être libres et ensemble. Jeanne nous préparait trois petits casse-croutes et une bouteille d’eau et vers dix heures du matin on s’asseyait pour manger. Je crois que j’étais amoureuse de Jacques mais il ne me regardait pas ou du moins pas comme une amoureuse potentielle. Alors ce jour-là, quand Laura nous prévint qu’elle allait chercher du muguet, qu’elle en avait assez d’être assise, Jacques lui demanda de prendre son temps. Un peu intriguée je lui fis remarquer que ce n’était pas sérieux de la laisser partir seule, il me répondit : t’occupe, on n’en a pas pour longtemps.
Il eut à peine fini sa phrase qu’il me coucha dans l’herbe et m’embrassa sur les lèvres. J’ai cru que j’allais avoir un malaise. Je me mis à trembler quand il me serra dans ses bras et me dit : tu te souviendras de ce premier mai ma belle, ce sera notre premier baiser.
On se releva très vite car il semblait aussi ému que moi. Nous n’osions plus nous regarder, rouges de confusion et d’excitation aussi (surtout moi) Il m’avait embrassée, j’étais sur un nuage, je pouvais mourir maintenant.
Il n’en fut rien mais je dois bien avouer avec beaucoup de nostalgie que ce fut l’unique baiser que je reçu de Jacques. Le lendemain, il ne me regardait même plus. Il me parlait peu et ne s’adressait qu’à Laura. J’étais jalouse, mais jalouse !
Ce fut mon premier baiser, un premier mai, et aussi mon premier chagrin d’amour car notre belle histoire n’eut pas lieu. N’empêche quel merveilleux souvenir !