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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

"

"Si haut qu'il peut grimper, un chemin qui monte n'est rien d'autre qu'un chemin  qui descend en sens inverse et réciproquement."

L'Os à moelle de Pierre Dac

et

"Pour la marche à pied, le meilleur des chapeaux de paille ne remplacera jamais une bonne paire de chaussures."

Pierre Dac

un texte s'inspirant de l'une de ces citations ou des deux

 

Prudence

 

Lucie avait emporté son chapeau de paille car elle avait bien l’intention de ne redescendre au village qu’à la nuit tombée. Et la météo annonçait un cagnard comme rarement vu dans la région. Elle avait décidé quelques semaines auparavant de se mettre à la marche à pied. Son médecin lui recommandait vivement lui affirmant qu’elle souffrirait beaucoup moins de douleurs dans les jambes. « A votre âge madame Lucie, il faut penser à ne pas laisser rouiller vos jointures » lui disait-il en riant !

Cela dit il exagérait quand même, elle venait de fêter ses cinquante ans, mais bon, elle se prenait en mains et soit, elle marcherait.

Ce dimanche matin, son itinéraire était tout tracé, elle irait voir sa fille qui louait un appartement sur les hauteurs de la falaise. Elle aurait pu longer la plage, mais non, elle se disait qu’ainsi, bien que cela allait lui paraître très dur, au moins, une fois une petite bière bue avec sa gamine, elle redescendrait et de ce fait se fatiguerait moins.

C’était un mauvais calcul car tous les marcheurs vous le diront : il est parfois plus difficile de descendre que de monter. Il faut se retenir et c’est vraiment un travail musculaire bien plus difficile que forcer un peu pour grimper.

Elle était maintenant à moitié chemin et son souffle s’était bien adapté à son rythme. Elle ne soufflait pas et marchait d’un pas régulier. En revanche, une brûlure diffuse sous les pieds l’interpella : quelle sotte ! je suis en espadrilles !  J’aurais dû mettre mes baskets. J’ai pensé à tout, le sac à dos, les lunettes de soleil et surtout le chapeau de paille et complètement occulté qu’avec la chaleur mes pieds allaient souffrir.

Quand elle arriva chez sa fille, elle était écarlate, et boitait.

  • Maman, mais qu’est- ce qu’il t’a pris de venir ici en touriste ?  Tu as vu comme tu es chaussée pour faire cette montée ?
  • Je sais n’en ajoute pas j’aurais dû me souvenir une des réflexions de Pierre Dac
  • Laquelle ?
  • Elle est vraiment faite pour moi, je te la récite : Pour la marche à pied, le meilleur des chapeaux de paille ne remplacera jamais une bonne paire de chaussures.
  • — Quel bon sens !  Dit en riant sa fille.

Elles allèrent s’assoir et boire une bière comme convenu, mais Lucie se souviendra de ce conseil la prochaine fois qu’elle viendra !

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #jeudi en poésie

thème : l'oiseau

L’OISEAU

 

L’oiseau sur sa branche

Siffle et savoure le printemps

Il s’ébouriffe, s’égosille,

Son sifflet n’est plus qu’un mélange

De cri et de plaisir

Il va foncer

Il va descendre

En bas, là

Il a vu un bout de laine

Eh oui ! un petit bout

De laine blanche

Il jubile, en piqué, il descend

Le prend dans son bec et remonte

Sur sa branche

Me surveillant

Ne voulant en aucun cas dévoiler

Sa maison, son nid

 Il attend que je parte

Toujours le brin de laine

Dans son bec

L’air absent

Penchant la tête de côté

Pour mieux m’apercevoir

Je tourne le dos

Entre dans la maison

Me retourne précipitamment

Il n’est plus là

J’entends un bruissement dans l’arbre

Et l’oiseau a disparu

                                   Il s’est méfié de l’homme

Et comme il a raison

De protéger son secret

Son nid, ses œufs, sa belle …

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots, #mes romans

Thème "Impossible pas végétal"

D'après cette photo imposée :

 

Renaitre

 

Il n’avait pas plus depuis maintenant deux années.

Quelques gouttes de temps en temps mais rien qui puisse aider la nature à survivre. Alors nous avions perdu une partie de notre famille. Les gens qui étaient fragiles tombaient comme des mouches et les autres, amaigris, malades, et surtout sans force regardaient le ciel toute la journée, espérant voir au moins un nuage qui les rassurerait.
Rien. Nous avions tous terminé les restes de victuailles des magasins, et comme plus rien ne poussait nous en étions réduits à manger des conserves souvent périmées, mais nous n’avions que cela.

Les puits étaient vidés, enfin ceux qui restaient car beaucoup jugés inutiles avaient été comblés. Ah ! C’est dans ces moments -là que l’on se rend compte à quel point l’homme se croit au-dessus de tout et peut tout gérer !

Après avoir creuser encore et encore les nappes phréatiques, elles aussi étaient asséchées. En réalité, il ne nous restait plus que quelques bouteilles de vinaigre et un peu d’eau dans des bidons que nous allions chercher la nuit à la mer. Certes, elle était salée mais nous aurions bu notre pisse s’il n’y avait pas eu ce recours tellement le manque d’eau était invivable.  La chance pour nous d’habiter à trente kilomètres de la mer. Nous y allions à vélo. La nuit il y avait un peu de fraicheur, enfin la température jusqu’à maintenant n’avait pas atteint les quarante degrés, ce qui était courant dans la journée.

Il n’y avait plus de routes vraiment praticables car la chaleur avait tout craquelé. Un véritable désert comme si une bombe nucléaire était tombée dans la région et avait tout rasé, et brulé.

Cette nuit -là la pleine lune éclairait comme en plein jour.

C’était idéal pour nous qui avec nos bidons attachés avec des ficelles au guidon de nos vélos, devions aller cher de l’eau à la mer. Nous étions une dizaine et on en ramenait pour ceux qui ne pouvaient plus bouger. Nous avions entre quinze et vingt ans et la jeunesse nous préservait un peu de la fatigue.

Soudain, Jonathan nous siffla et hurla : arrêtez-vous et venez voir !

Et là : au milieu de la route défoncée sur un petit monticule d’asphalte éclaté : un pissenlit !!!

Médusés mais tellement heureux ! la nature reprenait ses droits, aujourd’hui c’était un pissenlit et demain peut-être un champ ? 

En attendant nous regardions ce végétal comme si nous avions trouvé un lingot d’or. Qu’allions-nous en faire. Les propositions fusaient :

On se le mange et on ne dit rien

On l’arrache et on le replantera chez nous 

Non non on le laisse il va peut-être faire des petits ?

Bref personne ne sût que faire. Alors nous sommes remontés sur nos vélos, les yeux pleins d’espoir malgré tout. Il n’était pas venu là tout seul peut-être y a-t-il une source souterraine ?

Nous ne disions plus rien, écrasés par cette découverte : La nature quel joyau ! si la pluie revient, promis on la protégera, on s’occupera d’elle, on la bichonnera, c’est sûr ! …

Franchement ? … vous y croyez, vous à ces bonnes résolutions ?

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Pour le premier jeudi poésie, 8 juin : thème "Revenir, retour"

Reviens mon fils

 

Allo ? Mon fils ?

Tu m’avais dit  que tu serais avec nous  ce soir

Et nous nous faisions une joie de t’accueillir.

Pourquoi ce SMS alambiqué et sans valeur

Pour nous dire : impossible venir ?

Pourquoi ne nous dis-tu plus rien ?

Tu nous caches quelque chose ?

Pourquoi n’as-tu plus confiance ?

Moi ton père  je te le dis aujourd’hui,

Tu t’es marié avec cette  petite

Nous avons respecté ta volonté,

Sans avoir le plaisir de la connaitre

Tu ne l’as pas voulu, pourquoi ?

Et que veut dire : impossible venir ?

Votre chambre était  prête,

Tu connais  ta mère : son enfant  revenait !

Elle dansait de joie  dans  la  maison.

Mon fils, même si tu t’es marié là-bas

Si loin de nous, ce n’est rien

L’important est que tu sois heureux.

Reviens-nous,  je t’en prie !

Ta sœur qui en sait plus que nous,

Nous a dit que ta  femme

N’était pas une femme normale.

Qu’est- ce que cela veut dire ? Pas normale ?

Parce qu’elle est muette ? 

Tu devrais avoir honte d’avoir honte d’elle !

Nous voulons  l’accueillir et l’aimer,

Tu comprends cela ? 

Alors  reviens, s’il te  plait reviens

Et avec elle sinon je n’ouvrirai pas la  porte

A bientôt mon fils !

Embrasse ta femme.

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Un poème ou une chanson évoquant le pouvoir sous toute ses formes.

Plus tard je serai le roi

 

Quand il était bébé

On disait de lui :

Il ira loin ce petit !

En effet, il était exigeant

Coléreux et impatient.

 

Devenu adolescent

Il se comporta en maître

Avec ses conquêtes.

 

Et puis un jour

Arrivé au sommet

De ce qu’il espérait

Quand il eut argent

Et riches amis

Qu’il n’eut plus besoin

De demander

Car il avait tout

Il s’épanouit enfin.

 

Il n’avait jamais

Eté si haut

Dans l’échelle sociale

Demander plus

Qu’être le roi eut été indécent

Il avait ce dont il rêvait

Le pouvoir

Le pouvoir

 

Il n’avait vécu que pour lui

Enfin, il pouvait

Sans gêne aucune

S’assoir sur son trône

Et contempler

Son empire.

 

Hélas le pouvoir

Ne lui servit à rien

Quand un jour de faiblesse

De son fauteuil il tomba

Et jamais ne se releva

 

On peut rêver

De gérer le monde

Mais on n’a aucun pouvoir

Sur notre destin

 

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