DEFI N° 58
PAPOTAGES
je vous propose de continuer
le dialogue entamé
par ces dames!
Assises sur le pas de la porte, Françoise questionne Marie:
— Alors, ce week-end à Paris? Ça s'est bien passé?
— Ne m’en parle pas, je suis encore toute retournée !
— Raconte vite, tu l’as vu alors finalement ?
— Bien sûr, il m’attendait gare Montparnasse et nous sommes allés déjeuner dans une grande brasserie en face.
— Vous avez pu vous balader un peu dans Paris ?
— Heu... A vrai dire nous avons surtout perdu un temps fou dans les magasins. Il voulait absolument m’emmener à une dédicace d’un de ses amis, mais disait que ce que je portais sur moi n’irait pas, tu te rends compte ?
— Je me rends compte que tu es tombé sur le rustre de première ma douce, ça ne se fait pas ça, quelle honte tu as du éprouver !
— Pas du tout, il m’a convaincue, je t’assure. Il faut dire que je n’avais fait aucun effort car j’avais pratiquement le costume du pays sans la coiffe tu vois le tableau !
— Mais c’était normal Marie, puisque tu devais aller représenter la Bretagne au Salon de l’agriculture, tu n’allais pas changer de toilettes toutes les heures, il a compris ça j’espère ?
— A vrai dire, tu vas être très contrariée, mais nous ne sommes pas allés au salon. Il a voulu me faire voir le petit appartement qu’il s’est acheté Place des Vosges.
— Mazette, il ne se refuse rien ton inconnu !
— En fait il s’agit de sept chambres de bonne au sixième étage, mais il
a bien arrangé ça, c’est mignon et on
découvre Paris de sa terrasse…
— Alors si je comprends bien, ce type t’a menti en te disant qu’il allait te faire visiter Paris ?
— Pas du tout ! Il m’a fait
visiter son appartement et ma foi d’un commun accord,
nous avons voulu rester ensemble, à l’abri de tous.
— Et vous avez fait quoi ? Jouer aux cartes peut-être ?
— Mais non Françoise, nous avons relu mon roman et l’avons corrigé !
— Ah ? Tu me souffles là, vous n’avez fait qu’écrire ?
— Ben oui que voulais-tu que nous fassions d’autre à nos âges ?
— En effet, suis-je bête, mais tu me connais, je suis très fleur bleue et je vous voyais déjà …
— En effet, tu as l’esprit vagabond et les idées mal placées, tu oublies que nous avions décidé de nous rencontrer dans ce but, car c’est bien gentil le virtuel, mais pour échanger sur un roman afin de l’éditer, il vaut mieux que l’éditeur soit d’accord.
— Bien sûr … Mais tu avais dit aussi que tu allais au salon de l’agriculture.. Passons …
— Toi, ma Françoise tu te fais des idées ! Tu n’imagines pas que j’aurais trompé mon Alfred quand même !
— Mais Alfred est mort il y a 50 ans !
— Et alors c’est toujours mon mari !
— D’accord, ne te fâches pas et ce roman il va être édité quand ?
— Dans le courant du mois, enfin Paul me l’a promis.
- Ah ! Parce que tu l’appelles Paul bien sûr.
— Bien sûr !
Françoise n’était pas vraiment convaincue mais fut bien obligée de croire à cette histoire Marie ne lui aurait pas menti. N’empêche que si cela lui était arrivé à elle, peut-être que cela se serait terminé autrement. Mais ça elle ne l’a pas dit pas à son amie.