Racontez une histoire en prose (de préférence) qui commence par :"j'ai trouvé dans ma bibliothèque" ou qui finisse par "je ne suis pas bibliothécaire" (ou les deux).
Publiez-la sur votre blog le Lundi 14 Juillet.
Evidemment tous les panachages et métissages sont autorisés à condition de coller de près ou de loin au thème "bibliothèque".
Doux souvenirs
J’ai trouvé dans ma bibliothèque une centaine de livres que je n’avais pas lus. Pourquoi me demandai-je en m’asseyant confortablement dans le vieux fauteuil de mon grand-père. Il aimait être là, devant ses livres qu’il regardait avec amour. Mais un jour sa vue baissa et il me demanda à moi qui n’était qu’une gamine de douze ans de bien vouloir lui faire la lecture. Je n’osai pas refusé mais je courus tout de suite le dire à ma mère en hurlant que c’était injuste, que mes vacances je ne voulais pas les passer avec un vieux et en plus dans une pièce qui sentait mauvais.
Elle essaya de m’expliquer que cette pièce était le refuge de mon grand-père depuis qu’il avait perdu sa femme et que je devrais avoir honte de parler ainsi. Elle ajouta que l’odeur était celle des vieux livres pleins d’histoires que je ne connaitrai jamais puisque je en voulais pas lire.
Alors cet été-là, je me suis forcée. Une heure par jour je venais m’assoir sur le petit coussin face à lui et je lisais. Au début cela me paraissait vraiment fastidieux mais au fur et à mesure, je commençais sérieusement à y prendre du plaisir. Et puis de voir son visage transformé, les yeux clos en train de m’écouter me flattait.
C’est ainsi que j’ai découvert la lecture et quand il est mort, j’ai repris tous ses livres et SON fauteuil.
J’ai trente ans maintenant et j’éprouve toujours le même plaisir à venir m’assoir devant mes livres qui pour la plupart furent les siens, et quand je découvre comme aujourd’hui qu’une centaine de titres m’ont échappé, je suis heureuse. Le partage de cette joie avec mon aïeul me revient et je me surprends à lire tout haut … pour lui s’il m’écoute quelque part.