Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Imaginez que vous êtes un arbre (chêne, bananier, charme, ce que vous préférez) et racontez votre histoire en une trentaine de lignes.

Au début de votre texte, vous insérerez une citation ou un proverbe relatif à un arbre.

 

 

 

Ne coupe pas l’arbre qui te donne de l’ombre (proverbe arabe).

 

Cela n’a  jamais été si vrai qu’aujourd’hui.  Yvan s’était assis le dos appuyé à mon tronc. Il faut dire que j’étais un solide vieux poirier, plus que centenaire, qui ne donnait que des  petites  poires immangeables tellement elles étaient dures et acides.  Combien de fois dans son enfance s’était-il réfugié au pied de moi  pour  profiter d’un peu d’ombre ! Parfois ses parents venaient avec lui et s’installaient sur des petits fauteuils  pliants. Le père  somnolait  la tête en arrière et  sa mère tricotait. Ils étaient bien.  La forte chaleur  était si douce à l’ombre de mes branches qui permettaient ainsi à toute la famille d’en profiter.

Les villageois  disaient qu’autrefois, on faisait de la gnole avec mes fruits et  parfois également on les donnait aux animaux.

Personnellement, Yvan, en short  le dos bien appuyé à mon écorce rugueuse était loin d’avoir  des idées ludiques.  Il allait attaquer mon ascension après avoir pris un casse-croute à la rillette.  Il s’était entouré la taille d’une corde très serrée et  la scie à la  main, avait décidé de me tuer.

Une petite voix, lui disait qu’il ne devait pas, qu’il s’agissait d’un trésor familial,  qui avait vu naitre et mourir plusieurs générations, que ce n’était pas bien. On doit respecter les arbres, ils sont utiles, ils  nous  protègent…

 Il  s’en fichait. Il se releva, mit  ses oreillettes, attacha la corde le plus haut possible autour de mon tronc  et commença  à escalader, me piquant de ses crampons. Il était jeune et agile comme un singe disait sa mère  et il le  prouvait en grimpant très rapidement  au sommet.  Il faut dire que maintenant, sur ma dernière branche assez  grosse pour le soutenir, il devait être à six mètres du sol.

On avait l’impression que les oiseaux se taisaient.  On n’entendait plus que la scie électrique sans fil qu’il manipulait avec dextérité.

Mes branches tombaient une à une jusqu’à ce qu’il ne reste de moi qu’un grand tronc  seul, dénudé. 

Yvan descendit doucement et  arrivé à terre, il leva les yeux et  parut satisfait de son ouvrage.  Il transpirait et avait tout à coup la tête qui tournait.  Le soleil sans doute ?  Il aurait dû se  protéger du soleil.  Mais il ne l’avait pas fait. 

Il tomba  comme une masse à mon pied et  entendit une voix  lui dire : tu n’aurais  pas dû …  était-ce moi qui lui parlais?  Bien sûr ! Et pourtant ce n’était pas possible, un arbre ne  parle  pas. 

Il essaya de se relever, mais retomba. 

Il mourut seul, allongé au bas de ce bout de bois qui finirait sans doute bientôt dans la cheminée. Je l’avais pourtant protégé  toute sa vie du soleil et des insolations.  Tout le monde  pensa (à juste titre)  que  je m’étais vengé. 

Certains soirs  quand  les  parents venaient se recueillir  à l’emplacement  où était mort leur fils, Ils levaient la tête devant cette colonne  fissurée, ridée et  pas un n’osait  appeler un bucheron pour enlever ce qui restait de ma splendeur. Ils rentraient très vite en se couvrant la tête d’un journal ou d’un chapeau.

Ils se rappelaient sans doute ce proverbe lu quelque  part : Ne coupe pas l’arbre qui te donne de l’ombre…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 « Un(e) ami(e) de longue date vous demande de mentir à son (sa) conjoint(e) sur son emploi du temps du samedi dans la soirée. Elle veut que vous lui disiez que vous étiez ensemble … ce qui n’est pas le cas…. »

 

Ah sympa les amis !

 

— Allo Joséphine, j’ai un service à te demander. Tout d’abord, est-ce que tu es seule ?

— Que de  mystère ! Oui je suis seule vas-y je t’écoute.  Mais je te préviens, si c’est pour garder  le chien pas question, il met des poils  partout et tu connais  Manu,  comme il est  maniaque.

— Non non t’inquiète il ne s’agit pas de cela, je sais que tu ne supportes  pas Jupiter, pas grave  ma  mère  le garde quand  j’ai besoin.  D’ailleurs  justement à ce  propos, samedi dernier, je suis allée au cinéma tu te souviens ?  C’est du moins ce que je t’ai dit.

— Et alors ?

— Alors  je souhaiterais  que tu dises que tu étais avec moi... Julien ne doit pas  être au courant.

— Alors  pourquoi il m’a téléphoné pour me demander où j’étais samedi ?

— Quoi ?  Mais que  lui as-tu répondu ? 

— La vérité pardi, que j’étais chez moi avec ma sœur et que l’on a regardé un film à la télé.

— Mais  je lui ai dit que nous étions ensemble au cinéma ! Comment je vais faire ?  Je comprends  pourquoi depuis deux jours  il ne  me  parle que pour  l’essentiel, tu as fichu la  pagaie dans mon ménage !

— Tu ne manques pas d’air toi, tu n’as qu’à lui dire que tu t’es trompée et qu’en  fait ce n’était  pas avec moi que tu es allée au cinéma  mais avec une autre copine.

— Et puis il va  me croire !  Tu es vraiment  naïve, non s’il te plait au nom de notre amitié, appelle-le  et dis –lui que toi tu t’es trompée et que nous  étions ensemble au cinéma.

—  Pas question, ma belle, tu trompes impunément  ton mari et aujourd’hui tu as besoin de moi. Tu ne m’avais  même  pas dit que tu voyais ce  type, alors tu permets, tes secrets tu t’en débrouilles.

— Ah elle est belle  l’amitié ! Quand je pense que j’ai bien souvent cédé  à tes caprices, quand tu ne voulais pas aller au cinéma on se baladait sur les quais, et  le jour suivant c’était le contraire !j’ai toujours fait ce que tu voulais et aujourd’hui que je te demande un service qui ne te coute rien, tu refuses.  Ce n’est quand  même  pas la  mer à boire de dire  à Julien que tu étais avec moi samedi soir, au cinéma.

— Bon ma grande, il y a une chose que tu ne veux pas comprendre : que tu trahisses Julien avec un inconnu, c’est ton problème  mais que tu me demandes de te couvrir,  non. En plus un samedi il ne voudra jamais  me croire, il sait très bien que Maman vient à la maison.

— ….

— Mais tu m’ennuies, ce n’est pas la  peine de  bouder, il fallait prendre tes responsabilités. Quelle idée en plus de sortir avec ce faux-jeton de  Stéphane, toutes les filles ont couché avec lui, et toi tu t’es  laissée avoir.

— Je te fais remarquer que je n’ai pas encore « couché » comme tu dis avec un autre homme  que Julien.

— Alors c’est quoi cette embrouille avec Stéphane ? 

—  Mais qui t’a dit que  j’étais avec Stéphane ? Je te demandais simplement de   m’aider en me couvrant  pour samedi soir  mais si tu le  prends  ainsi, je te laisse et  n’essaie pas de  me téléphoner car  j’en ai gros sur le cœur là.

— Je me fiche de tes états d’âme  mais je  maintiens que je ne couvrirai pas  un adultère.

— Ah au fait que je te dise, samedi dernier  j’étais avec mon frère et on a fait tous les magasins pour trouver  un chouette cadeau pour Julien pour ses  quarante ans… Sur ce,  je te dis bonsoir et je raccroche.

 

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #mes nouvelles

 

Beauté éphémère

 

Elle était assise devant la porte de sa maison et  à travers  son grillage rouillé regardait les  passants.  Que se passait-il dans ce  petit village déserté depuis des années pour que Adeline  s’intéresse à ce point  au va et vient dans sa rue ? 

Il faut revenir quelques mois en arrière  pour comprendre.  Un matin, elle se réveilla complètement transformée. Elle si douce et si jolie  avait pris  des rides et du poids dans la nuit. Par quel hasard ? Comment cela a-t-il pu arriver… ? Complétement effondrée devant la glace de sa salle de bains elle n’en finissait pas de se  palper.  Les hanches, larges, le ventre  bedonnant, la cellulite sur les  bras et surtout ce double menton quelle horreur.  Et la cerise sur le gâteau, ses cheveux qu’elle avait longs et brillants  étaient devenus gris et sales. 

Pauvre Adeline.  Son mari, un homme de haute taille et portant fièrement une grande barbe qu’il ne coupait jamais  s’assit comme tous les matins, face à elle  pour prendre son bol de café quotidien. Il ne la regarda pas, mais cela  était comme d’habitude. Il y avait bien longtemps qu’il ne la voyait plus.  Aussi, elle  l’interpella : Paul, tu ne remarques rien ?

Paul sans lever le nez  lui répondit d’une voix agacée : je devrais ? 

Elle capitula. Ce n’était pas  la  peine d’insister, il n’en avait rien à faire. Par contre quand elle passa  près de lui, il ne put s’empêcher en vrai macho qu’il était, de lui mettre une main aux fesses. Et là, enfin, il leva  la tête  pour la regarder.

— C’est quoi ce cinéma ?

— Que veux-tu dire ? 

— Tu t’es déguisée en sorcière ce matin ?  Tu as mis du rembourrage à tes fesses ? Remarque tu en avais besoin, plate comme tu es !

Adeline, suffoquée regardait son mari comme  on regarde un extra-terrestre. Il n’avait rien remarqué d’autre que la taille de ses  fesses ? 

— Paul, tu ne remarques rien d’autre ?

— Si la vaisselle dans  l’évier.

Folle de rage, elle lui balança son bol à la tête.  Il rugit se leva vivement et  l’attrapa par le bras en la poussant violemment dans le mur. 

— Ne recommence jamais ça  où je te tue de mes  mains.

Pour lui aboyer cela, il la regarda et malgré tout resta sidéré.  Etait-ce bien sa femme cette …Chose… devant lui ? 

— Tu vois Paul, ce qui m’est arrivé cette nuit, je suis devenue  un monstre. Et toi ce que tu trouves à dire c’est que je me suis mis des coussins  aux fesses ? 

— Alors  je ne rêve pas. C’est ainsi que tu seras dans  vingt ans ?  Grosse, mal fagotée, ridée et hideuse ?  Heureusement que c’est arrivé aujourd’hui, ainsi je sais à quoi m’en tenir. 

C’est tout ce qu’il lui dit avant de  monter  à l’étage faire sa valise.

Elle ne le revit plus.  Il la laissa se débrouiller seule et c’est pourquoi, aujourd’hui, elle reste assise dehors  pour regarder  les  passants. C’est ainsi qu’elle vit depuis le départ de Paul.

Elle avait mis une annonce dans le journal et les gens  venaient  le dimanche  voir  la  « Chose »

Car  il faut reconnaître que cette femme n’avait plus rien d’Adeline.  Elle était hideuse, énorme, et  laide et sale.

Les gens  payaient  pour venir  voir le  phénomène dont Adeline avait fait elle-même la  promotion :

«  Comment savoir ce que l’on sera dans 20 ans, moi je sais. Venez voir, ça vaut le détour. »

Et depuis, des centaines de gens venaient chaque dimanche  regarder à travers  le grillage rouillé  la pauvre femme  mourant de vieillesse à 40 ans… ils payaient pour voir cela.  L’homme est un voyeur.

Cette  petite  histoire est la mienne, Paul m’a quittée un jour sans prévenir et depuis, moralement   j’ai pris  vingt ans, je me sens vieille et moche et je crois que je ne vais pas  m’arranger en vieillissant…
 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

 

Cette élégante estampe qui apparemment évoque une histoire mystérieuse… Qui sont ces personnages ? Que disent- ils ? Que vont- ils faire ? A vous de nous le raconter.

                                                                            

Estampe

Sophie et Jeanne étaient deux amies qui se connaissaient depuis plus de vingt années.

Elles avaient eu le même parcours : mariage, puis  cadres dans une grande entreprise de vêtements de luxe et justement leur plus grand  plaisir étaient de se raconter leur séjour au Japon. Elles n’y étaient restées que deux jours enfermées dans un sous-sol en réunions super urgentes et confidentielles avait dit leur patron. En fait, elles n’avaient rien vu au dehors car les femmes, peu nombreuses d’ailleurs à ce colloque, étaient vêtues à l’européenne. Mais quand  ils  quittèrent le pays, elles eurent droit  à un superbe cadeau, une jolie estampe qu’elles devaient mettre dans le hall de  l’entreprise au nom des bons rapports entre les deux pays financiers.

Dès leur retour, elles furent chargées par la direction de faire venir  un encadreur et surtout de veiller  à ce que lorsque la  porte de  l’entreprise s’ouvrait sur des clients,  ceux-ci soient subjugués par la beauté de  l’œuvre.

Sophie et Jeanne étaient dubitatives. Certes la peinture était jolie, mais ces femmes  semblaient sortir du même moule. Habillées d’un long manteau de couleur vive, une fourrure sur la tête cachant les cheveux, tenant un énorme chien au bout d’une chaîne, elles n’étaient pas sympathiques. Elles l’avaient d’ailleurs fait remarquer à leur patron qui les avait sermonnées et leur avait demandé une fois de plus de se taire sur tout ce qui  concernait cette estampe. Il s’agissait d’un cadeau, on n’en parlait  plus.

C’était mal connaître  nos deux jeunes femmes ! Elles commencèrent à imaginer la vie que pouvaient bien avoir ces deux japonaises.  Elles avaient l’air sérieuses et surtout très attentionnées  à ce que pouvait renifler  leur chien. Un énorme  bâtard  qui avait quand  même l’air gentil.  Par contre ce que portait au cou la seconde !  Elles avaient éclaté de rire en s’imaginant un renard vivant  puis elles avaient opté pour un petit chien puis enfin pour un chat. Bref elles ne le sauront  jamais !

En attendant, leur séjour  au Japon leur avait donné envie d’en savoir plus sur  les estampes et  dès  leurs prochains congés, elles  envisageaient d’y aller seules, en touristes. Au moins elles en apprendraient plus qu’enfermées dans un sous-sol !

Chaque fois qu’elles entraient le matin, elles ne pouvaient s’empêcher de regarder ce tableau  et bizarrement de  saluer les deux femmes. 

Jusqu’au jour, ou  Sophie plus  folle que Jeanne  se mit dans la tête que celle qui tenait le chien la regardait.  Elle n’eut de repos  que lorsqu’un client s’arrêtant  devant la toile dit à sa femme : amusant la  perspective on croirait qu’elles nous suivent du  regard enfin celle qui a  le chien car l’autre, son visage est  perdu dans la fourrure d’un animal.

Nos deux complices comprirent tout de suite que lui non plus n’avait pas réussi à déterminer quel genre de bête était sur l’épaule de la plus grande !

Elles rirent et rassurée, Sophie convint que pas un instant elle n’avait eu peur… enfin pas trop… elle savait bien que ce n’était pas possible que la dame du tableau la suive des yeux  voyons ! … quoique…


 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #recueil de nouvelles

 

 

j'ai voulu mettre dans ce recueil ce que j'avais écrit dans l'année 2018 aussi bien des nouvelles, que des poèmes et des textes  à thème faits en commun.  

 

une nouvelle dans ce recueil :  FAUTE

J’étais cachée derrière un énorme buisson de bruyère, la culotte baissée et je faisais pipi. Oui je sais, à mon âge j’aurais pu attendre patienter un peu mais il se trouve que le curé nous attendait pour une répétition de notre chorale. En effet, demain samedi, se mariait la fille du notaire avec le fils du boucher. Mésalliance, chuchotaient les uns, simplement de l’amour affirmaient les autres. Il n’empêche qu’ils convolaient demain à quinze heures et que je devais impérativement me dépêcher.

Je remontai mon slip vite fait car je venais d’entendre des pas sur l’allée gravillonnée.

Je ne savais vraiment plus quelle attitude adopter. Je restai donc accroupie pensant qu’ils ne feraient que passer mais à cet instant, éberluée, je vis la petite future mariée et le curé s’arrêter et s’embrasser. Non pas comme frère et sœur mais comme papa et maman parfois. Quelle histoire! Que devais –je faire ? Me faire voir pour qu’ils arrêtent ? Trop risqué. Ils se demanderaient ce que je faisais derrière ce buisson et je passerais pour une vicieuse. Je pris donc le parti d’attendre qu’ils s’éloignent. Mais pas du tout ! Il la serrait contre lui et doucement ils s’allongèrent sur l’herbe à dix mètres de moi. Et là… vous ne me croirez pas, il commença à la caresser et à la déshabiller, et elle ne disait rien, pas un mot !

Je n’avais que dix ans. Comment pouvoir expliquer cela à mes parents ? Ils me disputeraient parce que je n’avais pas à faire pipi derrière l’église.

Tout à coup la jeune fille hurla : Non, non ! C’est impossible, on ne doit pas Bertrand, je me marie demain, arrête je t’en supplie !

Et puis plus rien. Même pas un murmure ou des bruits de buisson que l’on bouscule, rien !

J’attendis quelques instants et je me décidai à me lever et j’approchai sans faire de bruit ; et là l’horreur : la petite notaire était nue, les yeux clos et couverte de sang.

Le prêtre, prostré, la tête entre les genoux sanglotait : je ne voulais pas, je ne voulais pas, mais elle allait hurler, alors j’ai pris une pierre qui se trouvait à portée de main et j’ai frappé. Je n’ai pas le droit de l’aimer mais maintenant elle n’aimera plus personne, marmonnait-il entre deux hoquets.

C’est ainsi que le fils du boucher resta célibataire et m’épousa le jour de mes dix-huit ans. Belle preuve d’amour non ?

Le curé ? Envolé. Nous ne l’avons jamais revu. La jeune fille fut incinérée à la ville, personne du village n’y assista : vous imaginez ? Débaucher un curé mais cela méritait l’enfer… !

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

“Qui suis-je ?”

Écrivez une phrase qui parle de vous, sans vous décrire, mais à travers laquelle, ceux qui vous connaissent, à coup sûr vous reconnaîtront, (pas de nom, pas d’âge, pas de lieu d’habitation…)

 En principe on dit que je ne suis  pas une femme mais une camarade et cela me fait doublement plaisir car effectivement toute ma vie  j’ai milité pour que le monde change et c’est d’ailleurs pour cela que  j’écris sur tout ce que j’ai connu dans mon existence.

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Voici la consigne :

Nous allons écrire une lettre pour demander un emploi (sorte de lettre de motivation)  Mais il faudra convaincre le futur employeur. Dans cette lettre, il faudra  “incorporer” des titres de chansons. Elle a choisi Aznavour (Si on déteste on peut choisir des titres d’un chanteur qui nous convient )  Voici les titres (à utiliser dans n’importe quel ordre):

– Il faut savoir ; la bohème ; non, je n’ai rien oublié ;hier encore ; les plaisirs démodés ; je m’voyais déjà ; comme ils disent; tu t’laisses aller; viens pleurer au creux de mon épaule ; la mamma.

 

Monsieur le coordinateur des activités culturelles du 14ème arrondissement de Paris

 

Je viens solliciter de votre haute bienveillance un emploi à mi-temps dans  votre association théâtrale.

Tout d’abord il faut savoir qu’hier encore je faisais partie d’une troupe itinérante qui parcourait toutes les routes de France. J’aimais beaucoup cette vie quand  la bohème était au rendez-vous, et  mes camarades et moi étions les  plus heureux du monde à cette époque-là.

Et puis je ne chantais pas  mal, j’aimais beaucoup me faire remarquer dans les  petites  fêtes d’anniversaire, de  mariage et aussi dans les  maisons de retraite. Dans ces dernières on me demandait souvent d’interpréter des succès de Charles Aznavour, alors je me faisais une joie de leur chanter « les plaisirs démodés » ou encore  « non, je n’ai rien oublié » enfin j’étais heureux de leur apporter ces  petits bonheurs.

Et quand  ces  personnes  après avoir dansé  venaient  me  féliciter et me remercier, je m’voyais déjà au sommet de mon art.

Mes copains me jalousaient un peu. Il est vrai que je  me  la  « pète » un peu comme ils disent.

Et puis soudain tout s’effondra. Je perdis ma mère. « La mamma » comme j’aimais  l’appeler avec tendresse. Je l’adorais et rien que pour qu’elle me  prenne dans ses  bras et me dise : viens  mon Jeannot, raconte –moi ton chagrin, viens pleurer au creux de mon épaule. Rien que pour entendre ces  mots  j’aurais pu me faire mal volontairement !

Je ne sais pas ce que je donnerais aujourd’hui pour l’entendre me houspiller quand  je faisais  la grasse matinée. Elle  me secouait et me disait : allez, remue-toi, fonce  tu t’laisses aller, ce n’est pas bon pour le moral.

Mais je vous raconte tout cela, et en même temps je me dis que vous avez d’autres chats  à fouetter. Je ne suis  qu’un jeune homme  parmi les autres, qui pleurniche et qui ne sais faire qu’une chose : amuser la foule, un clown en quelque sorte. C’est pour cela que  viens vous demander de bien vouloir me confier une  partie des spectacles organisés par votre association. 

J’ai besoin de vivre et de me loger.

Je compte sur votre bienveillance  en faveur  du pauvre bougre que je suis et qui se prend  pour un artiste.

Je vous  prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

Signé :

Jeannot (c’est mon nom de scène)

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Voici maintenant sans tarder la récolte de vos mots :

clé pantalon lumière – famille croqueur feu opium – lait

paysage – chaussetteétoileconcocter – croire casquette

crotte –– pumpernickel

 

Cher Père Noël

Il y a longtemps que je n’avais pas pris contact avec toi mais je me suis souvenue d’un soir de décembre, il y a deux ans.  J’étais encore une enfant  je n’avais que cinq ans. Malgré le temps pluvieux nous t’attendions avec  impatience et tellement de bonheur !

Jean-Philippe, mon grand frère m’avait dit la veille que le   père Noël n’existait pas, que ce n’était qu’une fête de famille et que tout le monde nous  prenait pour des « billes » et  nous faisaient croire en lui. Ca les arrangeait bien car  ainsi, s’ils ne trouvaient  pas ce que nous avions commandé, ils se retranchaient derrière  lui.  Mais  mon frère critique toujours tout. Il n’empêche que  même lui avait mis sa chaussette  près de la cheminée chez  Mamie. C’était là encore une tradition, Papy Roger  faisait  du feu dans la cheminée une seule fois dans  l’année et c’était  pour cette occasion.  Ainsi le  père Noël pouvait se fier à la fumée car  les étoiles  n’éclairaient pas suffisamment. Nous étions en hiver  et souvent  il pleuvait des cordes alors  les étoiles  ben…  on n’en voyait  pas une et la  seule lumière provenait du sapin qui scintillait dans la pièce.

Je gardais quand  même  l’espoir que  même s’il avait raison, je voyais bien mes  parents  parler à voix  basse et je suis sûre qu’ils étaient en train de concocter  la liste des cadeaux avec le  père Noël, le pauvre il ne  pouvait pas savoir ce qui nous ferait plaisir, il fallait  l’aider.

Jean-Philippe avait commandé une casquette à carreaux genre gavroche et un pantalon très large avec des bretelles.

Moi, modestement je voulais depuis  longtemps  un tableau représentant un paysage de neige, des montagnes, des grands  sapins  enfin un autre décor que notre  plat pays du nord de la France.

Mamie, de son côté  préparait un pumpernickel comme toujours. Personne n’aimait vraiment  ça  mais  on faisait semblant de s’extasier. Elle semblait tellement heureuse, nous disant que  ce pain se  mangeait en famille et  à Noel, il faisait  parfaitement  l’affaire avec les  huitres. Moi je m’en fichais  je n’aimais ni ce pain ni les huitres. On me donnait un petit  bout de saumon fumé  humm !! je me régalais.

Dans notre chaussette, on trouvait aussi un petit paquet de crottes en chocolat.  C’était un mélange de chocolat noir  et au lait.  Je préférais celles au lait et ça tombait bien, car Jean-Philippe se ruait sur  celles au chocolat noir.

Le meilleur moment de cette soirée  revenait toujours  au doux rire de Mamie quand elle faisait semblant de  découvrir  son cadeau :

 Oh ! Mes enfants comme  vous  m’avez gâtée, il ne fallait pas, mon parfum préféré  OPIUM de  Yves Saint Laurent !

Et puis bien sûr  notre « croqueur de croquettes »  comme nous  l’appelions tous  était de la fête.  Notre chat  Mitzou venait régulièrement chercher son petit bout de gigot en se  mettant  à nos pieds et le regard implorant. 

Quelle jolie histoire que ces réunions où nous étions  heureux. Nous avions trouvé  la clé du bonheur : être tous ensemble  réunis et  mangeant et riant en ce merveilleux soir de  Noël.

Maintenant, c’est un peu différent. Nos  parents se sont séparés  dans l’année et on ne sait plus trop aujourd’hui chez  qui nous allons aller fêter Noël, mais nous serons ensemble Jean-Philippe et moi c’est déjà super….

 

 

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Défi 213 Croqueurs de mots

Novembre a ses charmes

Novembre a ses larmes

Son décor fait rêver

Son refrain fait pleurer

 Vous le complétez ou vous l’introduisez dans un texte comme cela vous convient.

Questionnement sur le mois de Novembre

Certains disent et y croient :

Novembre a ses charmes

Je n’ai jamais trouvé de charme à ce mois triste à pleurer. C’est le mois  des bruines, du brouillard, des  petites  pluies  parfois du gel  et  surtout c’est le mois des défunts, c’est  le mois des visites au cimetière. Il faut bien rendre visite  à nos  morts  n’est-ce pas ! C’est le mois qui enterre l’automne.

Novembre a ses larmes,

Que ce soit devant  les tombes des  personnes que nous avons aimées, que ce soit dans les rues des villes, tout est gris et triste et souvent à cette période, on commence  à parler des sans-abris et beaucoup y vont de  leur  larmes à défaut de leur porte-monnaie. On ne peut  pleurer sur toutes les misères du monde n’est-ce pas ?

Son décor fait rêver

Malgrè tout car c’est  le mois des préparatifs  de noëls fastueux, des  promotions, des  repas  disproportionnés qui laisseront un gout amer les lendemains, mais auxquels il va falloir penser si l’on veut trouver ce que l’on cherche de  meilleur…, des décorations  flamboyantes dans les arbres, des  petites lampes qui scintillent, des sapins décorés. 

Son refrain fait pleurer

Si j’ai de l’eau dans les yeux, c’est qu’il me pleut sur le visage sont  les paroles d’une  magnifique chanson « balade en novembre »

En novembre, bien souvent on fait le point sur l’année écoulée et c’est  un mélange de joie et de souffrance qui se dégage de ces réflexions et ces retours sur soi. Mais on l’aime bien car c’est aussi le mois des jolies couleurs des feuilles jonchant les  pelouses, c’est  le mois des  feux dans la cheminée, c’est le  mois de  la sortie avec bonheur des couettes que l’on avait bien rangées.

C’est le mois qui  va être très long  pour  les  gens qui n’ont rien et qui ont froid,  mais qui va être court pour tous ceux qui « doivent »  préparer  les « fêtes de fin d’année »

Novembre ne laisse personne indifférent.

Voir les commentaires

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Défi  212 Croqueurs de mots

Le Street Art, ou Art de la rue  Le défi va consister à écrire une petite histoire en y incluant au moins l’une des propositions suivantes :

  • un regard bizarre,
  • les murs ont de grandes oreilles,
  • la chance me sourit.

 

Sur les murs de  Paris

 

Je me retrouvai dans une rue déserte de Paris et  l’envie  me prit de  m’asseoir à une terrasse  de café que je voyais au loin.  Je  me dirigeai donc  vers  le boulevard  quand  je levai la tête  pour voir un hélicoptère qui  tournait sur la capitale comme cela arrivait  souvent.

Mes yeux furent attirés par un pan de mur  recouvert d’une énorme fresque représentant un repas de famille. L’immeuble devait faire six étages comme beaucoup, et cette  peinture grimpait jusqu’au toit.  Magnifique talent  en plus.  Les couleurs étaient superbes et  les  personnages très bien représentés.  Je trouvais que la femme était extrêmement jolie et surtout avait un regard  bizarre qui semblait  nous suivre, nous les  petites fourmis sur le trottoir.  Si j’avais entendu : venez donc vous asseoir  près de nous et  manger un morceau, je n’aurais  même  pas été étonné. Je me surpris  même  à vouloir leur dire un mot mais me suis rappelé ce que  ma grand-mère disait toujours : parle doucement, ne crie  pas dans la rue car  les murs ont des grandes  oreilles !

Cette  phrase  me poursuivait depuis mon enfance et  personne ne  m’a  jamais entendu parler à voix haute en dehors de chez moi.

Mais aujourd’hui est un autre  jour.  Devant cette  magnifique œuvre  je  me  dis que  c’était un très bon jour.  J’étais heureux de  me rendre compte enfin que les murs pouvaient revivre et nous faire rêver grâce à tous ces artistes. Et  je pensais également que c’était un hasard  si j’étais  passé par cette rue.  Peut-être que tout simplement la chance  me sourit, et  demain j’irai ailleurs  pour chercher encore de la beauté dans cette  ville sans  âme.

 — Bonjour Monsieur, je vous sers quoi ? 

— Rien pour l’instant, j’attends des amis, en lui montrant  la famille  sur  le mur.

— On fait comme ça, répondit le serveur en faisant signe à son collègue que je devais  être  à moitié fou.

 

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 > >>

Articles récents

Hébergé par Overblog