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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #mes nouvelles

 

Beauté éphémère

 

Elle était assise devant la porte de sa maison et  à travers  son grillage rouillé regardait les  passants.  Que se passait-il dans ce  petit village déserté depuis des années pour que Adeline  s’intéresse à ce point  au va et vient dans sa rue ? 

Il faut revenir quelques mois en arrière  pour comprendre.  Un matin, elle se réveilla complètement transformée. Elle si douce et si jolie  avait pris  des rides et du poids dans la nuit. Par quel hasard ? Comment cela a-t-il pu arriver… ? Complétement effondrée devant la glace de sa salle de bains elle n’en finissait pas de se  palper.  Les hanches, larges, le ventre  bedonnant, la cellulite sur les  bras et surtout ce double menton quelle horreur.  Et la cerise sur le gâteau, ses cheveux qu’elle avait longs et brillants  étaient devenus gris et sales. 

Pauvre Adeline.  Son mari, un homme de haute taille et portant fièrement une grande barbe qu’il ne coupait jamais  s’assit comme tous les matins, face à elle  pour prendre son bol de café quotidien. Il ne la regarda pas, mais cela  était comme d’habitude. Il y avait bien longtemps qu’il ne la voyait plus.  Aussi, elle  l’interpella : Paul, tu ne remarques rien ?

Paul sans lever le nez  lui répondit d’une voix agacée : je devrais ? 

Elle capitula. Ce n’était pas  la  peine d’insister, il n’en avait rien à faire. Par contre quand elle passa  près de lui, il ne put s’empêcher en vrai macho qu’il était, de lui mettre une main aux fesses. Et là, enfin, il leva  la tête  pour la regarder.

— C’est quoi ce cinéma ?

— Que veux-tu dire ? 

— Tu t’es déguisée en sorcière ce matin ?  Tu as mis du rembourrage à tes fesses ? Remarque tu en avais besoin, plate comme tu es !

Adeline, suffoquée regardait son mari comme  on regarde un extra-terrestre. Il n’avait rien remarqué d’autre que la taille de ses  fesses ? 

— Paul, tu ne remarques rien d’autre ?

— Si la vaisselle dans  l’évier.

Folle de rage, elle lui balança son bol à la tête.  Il rugit se leva vivement et  l’attrapa par le bras en la poussant violemment dans le mur. 

— Ne recommence jamais ça  où je te tue de mes  mains.

Pour lui aboyer cela, il la regarda et malgré tout resta sidéré.  Etait-ce bien sa femme cette …Chose… devant lui ? 

— Tu vois Paul, ce qui m’est arrivé cette nuit, je suis devenue  un monstre. Et toi ce que tu trouves à dire c’est que je me suis mis des coussins  aux fesses ? 

— Alors  je ne rêve pas. C’est ainsi que tu seras dans  vingt ans ?  Grosse, mal fagotée, ridée et hideuse ?  Heureusement que c’est arrivé aujourd’hui, ainsi je sais à quoi m’en tenir. 

C’est tout ce qu’il lui dit avant de  monter  à l’étage faire sa valise.

Elle ne le revit plus.  Il la laissa se débrouiller seule et c’est pourquoi, aujourd’hui, elle reste assise dehors  pour regarder  les  passants. C’est ainsi qu’elle vit depuis le départ de Paul.

Elle avait mis une annonce dans le journal et les gens  venaient  le dimanche  voir  la  « Chose »

Car  il faut reconnaître que cette femme n’avait plus rien d’Adeline.  Elle était hideuse, énorme, et  laide et sale.

Les gens  payaient  pour venir  voir le  phénomène dont Adeline avait fait elle-même la  promotion :

«  Comment savoir ce que l’on sera dans 20 ans, moi je sais. Venez voir, ça vaut le détour. »

Et depuis, des centaines de gens venaient chaque dimanche  regarder à travers  le grillage rouillé  la pauvre femme  mourant de vieillesse à 40 ans… ils payaient pour voir cela.  L’homme est un voyeur.

Cette  petite  histoire est la mienne, Paul m’a quittée un jour sans prévenir et depuis, moralement   j’ai pris  vingt ans, je me sens vieille et moche et je crois que je ne vais pas  m’arranger en vieillissant…
 

 

 

 

 

 

 

 

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D
je connais aussi une très belle jeune fille devenue une jolie femme très forte. Et ce fut bien difficile pour elle de vivre cela, mais son compagnon est resté.<br /> histoire bien triste. Bises
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M
heureusement que ce ne sont que des histoires lol bises
M
Et oui elle n'est pas la seule hélas et cela arrive à beaucoup de femmes. J'ai bien aimé ton texte. Belle journée
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M
merci les filles ! bisous à Zaza et Martine !
Z
Mais c'est une histoire terrible Marie.<br /> Bises et bon jeudi
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M
coucou Vincent merci pour ton passage vraiment
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V
Processus d'auto-dénigrement qui s'enclenche en cas de coup dur, ah ah !!!
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