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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Fanfan nous propose donc de  dire ce que nous inspirent ces chaises (En espérant qu’elles nous inspirent)

Pourquoi sont-elles là ? Que font-elles là ? Qu’attendent-elles ? Qu’ont-elles vu ? Etc … Et pour corser le tout, elle  nous demande juste de glisser deux fois le mot « chocolat » dans votre texte en vers ou en prose.

 

 

 

Souvenirs

J’avais enfilé  mes bottes fourrées, mis mon bonnet tricoté mains  sur mes oreilles et ma grosse doudoune  matelassée gris perle. Depuis que j’étais seule, je  me faisais une  règle de conduite très stricte : aller  me promener dans le village quel que soit le temps.  Et bien aujourd’hui, j’avais gagné, après  une averse de neige ayant tout recouvert  le soleil était revenu et c’était vraiment  agréable.

Dans  ma poche droite près de  mon téléphone  portable je prenais  toujours  deux ou trois carrés de chocolat.  Je faisais de  l’hypoglycémie et parfois  j’avais comme un malaise. Vite,  je croquais et  je repartais ragaillardie.

 Mes  pas, encore une fois  me  portaient vers le bout du village, juste avant le cimetière, où je ne  mettais plus les pieds depuis  longtemps. Je n’avais personne  à visiter, mon défunt mari s’était  envolé dans le ciel d’Afrique  et même son urne était restée là-bas dans sa famille.  Je m’en fichais.  Nous étions  plus  ou moins séparés et moi j’étais orpheline.

Souvent  je retrouvais lors de  mes  petites balades deux  dames veuves elles aussi mais  qui allaient arroser  le  pauvre thuya  nain au pied de la  tombe de  leurs maris et  nous nous asseyions  sur  les trois chaises  près du mur de la dernière maison inhabitée juste avant le cimetière.

 Charmante idée d’ailleurs, cela  permettait aux souffrances de  se reposer avant d’aller  s’extérioriser devant  une dalle de ciment.  On se racontait  tout. Trois femmes du même âge, la bonne cinquantaine pimpante. On y allait de nos  histoires de  cœur, de nos aventures, car  nous n’avions  pas cessé d’exister  après la disparition de nos  conjoints, nous étions trop jeunes  pour renoncer à la vie. Parfois nous  éclations de rire mais tout de suite  on mettait un doigt sur la  bouche : chut  ne réveillons  pas les morts  ça porte  malheur et on riait de plus belle. 

Aujourd’hui, je passe devant ces chaises recouvertes de neige  qui semblent nous attendre. Hélas  Corinne et Valérie sont  parties  rejoindre leurs enfants dans  le midi et je reste seule.  S’il n’y avait pas cette  neige, je  m’assiérais  comme  je le fais encore souvent en me  promenant. Je repense  à ces amies qui ne rajeunissent pas non plus.  Si elles  me voyaient soufflant comme  un boeuf  d’avoir grimpé  la  petite côte, elles riraient  je les entends ! Comme c’est bon de les entendre  rire, même  si c’est seulement dans ma  tête.

Je n’ai pas envie  de mouiller mes gants alors  je passe mon chemin et je  prends  un petit carré de chocolat  pour  me faire une  petite douceur.  Comme c’est loin tout ça ! on ne devrait jamais refaire la route de nos souvenirs  à l’envers ! Ça rend triste…

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Défi CDM 196 Deux mots en toute simplicité …

Nuit et Jour

À partir de cela, vous écrirez un petit quelque chose, comme vous l’entendez : en prose ou en vers.

 

Mes nuits sont  moins belles que mes jours

 

Je me tourne et me retourne, je pousse  le drap, je le reprends, 

Je  m’assois sur le bord de  mon lit, je penche un peu la tête en avant  je respire  profondément. Je marche quelques  pas et me recouche. 

Je viens de  me réveiller comme toutes les nuits en sueur, le cœur battant la chamade. Toujours ce mauvais cauchemar. 

Je  suis dans une  maison inconnue, je fais le  ménage et plus  j’en fais  plus  c’est sale.  Pourtant je dois faire vite, je dois  partir  on m’attend. Qui ?  Je ne  le sais  pas  mais je sais que  je dois encore ranger  la chambre et  faire  ma valise. Je n’y arrive  pas et  la sonnette de  mon entrée sonne. C’est à ce moment- là que  je me réveille…

Quand je suis un peu  calmée  je regarde  ma fenêtre, les ombres des  lumières de la rue sur  mon mur, j’essaie d’entendre les  voitures qui  roulent  mais c’est silencieux grâce à mes doubles vitrages. Tout est feutré calme, angoissant.  Enfin je sombre dans le sommeil quelques heures  et soudain sursaute. Cette fois c’est le  jour, il éclaire ma chambre, mon alarme a fait son travail, fidèle elle m’a réveillée  à sept heures comme  tous les matins.

Je  m’assois sur le bord de mon lit, je  me frotte  le visage, je  penche la tête, je respire.  et  me lève.  Je marche  jusqu’à la cuisine.

 J’ouvre  la  fenêtre et regarde la rue.  Les voitures roulent, klaxonnent, les livreurs s’interpellent  les gens  marchent vite sur  le trottoir. Eux aussi vont tous les  matins  au même endroit. La vie est  là  devant moi.  De  mon cinquième étage sans ascenseur, je suis bien.  Le soleil éclaire quelques toits, il va faire beau, le jour est  levé, et moi je  ne me souviens  même  plus de mon cauchemar.

Il appartient  à la  nuit, qu’il me laisse  profiter  de la belle clarté du jour.

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