Mari bricoleur rime- t-il avec « La maison du bonheur » Je vous invite à broder En prose ou poésie A partir de cette photo Avec UN mot imposé : “Idiosyncrasie” Faites-nous sourire voire rire,
Emouvoir avec cette maison, pas comme les autres, Le facteur Cheval serait-il battu…?
Quand nous découvrîmes cette petite grange à peine visible du chemin vicinal dans lequel nous nous étions engagés, Edouard et moi nous nous sommes regardés et sans un mot sommes descendus de la voiture.
— Mais regarde comme elle est chouette, en pleine nature, tout à fait ce que nous recherchons
— Et puis Chéri, il n’y a pratiquement pas de travaux à faire tu as remarqué, elle tient debout, et il y a même un robinet d’eau dehors. Il suffira de dégager un petit chemin au début pour aller jusqu’à la porte en bois. Cela dit elle sera peut-être à repeindre non ?
Mon mari regarda l’air effaré devant mon enthousiasme. Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi soudain il eut un mouvement de recul.
— Viens on s’en va !
— Mais on n’a même pas visité :! Ah ! Non !je veux voir l’intérieur.
— D’accord allons-y.
Et là, une immense pièce avec le sol en terre battu, les murs en torchis, en bon état, il faut le préciser, et une ampoule au plafond n’attendait que nous.
J’ai toujours été impatiente et là je ne serais pas partie sans la promesse d’Edouard d’acheter ce petit bijou. Il est gentil et je crois qu’il m’aime. Il fit toutes les démarches et dans le mois qui suivit nous passâmes une semaine de vacances à faire des plans : là on fera la chambre, là on mettra une cloison, là on fera la cuisine et là ce sera la chambre d’amis, etc…
Nous voilà partis un samedi matin à Leroy Merlin avec une camionnette louée pour l’occasion. On y enfourna des sacs de plâtre, de la peinture, des escabeaux, des marteaux, des bouts de planche, un évier que sais- je encore !
Au bout de huit jours, Edouard avait la main droite bandée. Connaissant son idiosyncrasie au bricolage je n’aurais jamais dû le laisser seul avec un marteau et des clous, car naturellement le premier coup porté fut pour son pouce et le second pour le dos de sa main. On a continué quand même car il fallait absolument que les fenêtres, qu'il avait posées de guingois ferment malgré tout car nous allions rentrer et tout laisser en chantier. Il ne manquerait plus qu’en plus on nous vole notre matériel!
Juste au moment où enfin nous avions réussi à tout boucler en mettant des planches en travers, il se tordit le pied pour éviter l’évier qui trainait au sol. Il hurla de douleur, jeta les outils n’importe où et d’un ton sans réplique me dit : avec tes idées à la con, je ne pourrai pas aller travailler lundi dans cet état !
Terriblement vexée et outrée du ton qu’il avait employé je fis mon sac et partit en claquant le porte.
— Je te laisse, tu travailleras mieux tout seul !
C’est ainsi qu’il s’est mis au boulot sérieusement. Cette fois il a appelé un plombier, un menuisier, un peintre, un maçon, un électricien et en deux mois la grange vétuste que nous avions trouvée s’était transformée en une superbe maison de campagne.
C’est quand même chouette d’avoir un mari bricoleur !