Voici maintenant sans tarder la récolte de vos mots :
clé – pantalon – lumière – famille – croqueur – feu – opium – lait
paysage – chaussette – étoile – concocter – croire – casquette
–crotte –– pumpernickel –
Cher Père Noël
Il y a longtemps que je n’avais pas pris contact avec toi mais je me suis souvenue d’un soir de décembre, il y a deux ans. J’étais encore une enfant je n’avais que cinq ans. Malgré le temps pluvieux nous t’attendions avec impatience et tellement de bonheur !
Jean-Philippe, mon grand frère m’avait dit la veille que le père Noël n’existait pas, que ce n’était qu’une fête de famille et que tout le monde nous prenait pour des « billes » et nous faisaient croire en lui. Ca les arrangeait bien car ainsi, s’ils ne trouvaient pas ce que nous avions commandé, ils se retranchaient derrière lui. Mais mon frère critique toujours tout. Il n’empêche que même lui avait mis sa chaussette près de la cheminée chez Mamie. C’était là encore une tradition, Papy Roger faisait du feu dans la cheminée une seule fois dans l’année et c’était pour cette occasion. Ainsi le père Noël pouvait se fier à la fumée car les étoiles n’éclairaient pas suffisamment. Nous étions en hiver et souvent il pleuvait des cordes alors les étoiles ben… on n’en voyait pas une et la seule lumière provenait du sapin qui scintillait dans la pièce.
Je gardais quand même l’espoir que même s’il avait raison, je voyais bien mes parents parler à voix basse et je suis sûre qu’ils étaient en train de concocter la liste des cadeaux avec le père Noël, le pauvre il ne pouvait pas savoir ce qui nous ferait plaisir, il fallait l’aider.
Jean-Philippe avait commandé une casquette à carreaux genre gavroche et un pantalon très large avec des bretelles.
Moi, modestement je voulais depuis longtemps un tableau représentant un paysage de neige, des montagnes, des grands sapins enfin un autre décor que notre plat pays du nord de la France.
Mamie, de son côté préparait un pumpernickel comme toujours. Personne n’aimait vraiment ça mais on faisait semblant de s’extasier. Elle semblait tellement heureuse, nous disant que ce pain se mangeait en famille et à Noel, il faisait parfaitement l’affaire avec les huitres. Moi je m’en fichais je n’aimais ni ce pain ni les huitres. On me donnait un petit bout de saumon fumé humm !! je me régalais.
Dans notre chaussette, on trouvait aussi un petit paquet de crottes en chocolat. C’était un mélange de chocolat noir et au lait. Je préférais celles au lait et ça tombait bien, car Jean-Philippe se ruait sur celles au chocolat noir.
Le meilleur moment de cette soirée revenait toujours au doux rire de Mamie quand elle faisait semblant de découvrir son cadeau :
Oh ! Mes enfants comme vous m’avez gâtée, il ne fallait pas, mon parfum préféré OPIUM de Yves Saint Laurent !
Et puis bien sûr notre « croqueur de croquettes » comme nous l’appelions tous était de la fête. Notre chat Mitzou venait régulièrement chercher son petit bout de gigot en se mettant à nos pieds et le regard implorant.
Quelle jolie histoire que ces réunions où nous étions heureux. Nous avions trouvé la clé du bonheur : être tous ensemble réunis et mangeant et riant en ce merveilleux soir de Noël.
Maintenant, c’est un peu différent. Nos parents se sont séparés dans l’année et on ne sait plus trop aujourd’hui chez qui nous allons aller fêter Noël, mais nous serons ensemble Jean-Philippe et moi c’est déjà super….