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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Pour le défi  210 du lundi 22 octobre, inspirez vous de la photo

pour écrire un texte en vers ou en prose

 

 

 

 

Profiter d’un imprévu

 

Il était huit heures du soir un 10 juin quand je me retrouvai coincée devant le  passage du Gois ; j’étais allée faire des courses  et  le temps passant, j’avais complètement occulté que  j’allais arriver trop tard pour rentrer à Beauvoir. En plus  la roue arrière de mon vélo était voilée, et j’avais roulé tant bien que mal. C’était une journée poisse. Cela arrivait parfois et  franchement depuis quelque temps c’était souvent.

Ma fille venait de quitter la  maison en claquant la  porte, elle en avait assez d’être considérée comme un bébé alors qu’elle venait d’avoir  dix-huit ans, mais que faire d’autre que  de la remettre dans le droit chemin alors qu’elle s’égarait en fréquentant des  petits voyous de touristes qui se servaient d’elle pour  leur payer leurs boissons.

Bref  j’en avais assez de cette vie de  routine. Tous les jours  je partais travailler chez une vielle dame, une  parisienne qui habitait l’ïle.  Mais justement, elle me tenait la  jambe jusqu’à pas d’heure et ce soir encore  je n’ai pas eu le courage de la faire taire quand elle m’a raconté ses histoires de famille. Conclusion me voilà comme une idiote sur mon vélo, un pied  à terre, espérant quoi on se le demande ! Sûrement pas que  la  mer s ‘ouvre pour me laisser passer !

Je refaisais le chemin à l’envers et me revoyait  il y a  une vingtaine d’année, enceinte de  quelques mois riant en pédalant comme une  forcenée avec mon futur  mari. On riait  on luttait contre les éléments disions-nous et  on était tellement heureux quand on touchait  le « continent. »

Aujourd’hui, mon mari s’est envolé avec une autre femme plus  jeune et je suis seule à élever cette gamine. Ce soir je ne sais ce que je vais faire.  Coincée pour des heures, attendant  la marée  basse ou carrément aller  me prendre une chambre d’hôtel sans  prévenir  personne, rien que  pour  me sentir  libre ? Ce  plan me plait bien.

— Maman, j’étais sûre que tu allais encore te faire piéger, je t’ai cherchée  partout et la bonne femme chez qui tu travailles  m’a dit que tu venais de  partir.

— Et toi  que fais-tu là ? Tu m’espionnes ?  Demandais- je  d’une voix agressive 

— Maman calme toi, et si pour une fois tu me faisais confiance ?  viens  suis-  moi  on va aller  dormir  à l’hôtel, j’en connais  un super et on parlera entre filles , on mangera au resto, c’est  l’occasion, on est  bloquées  alors ?

— D’accord  ma fille allons-y  mais tu sais mon vélo est déglingué, la roue arrière est voilée  il est tombé…

—Laisse- le ici et  monte sur mon porte  bagage, ce n’est pas loin.

Me voilà donc  assise en serrant fort  la taille de  ma fille et finalement  pas  mécontente que  cette occasion nous soit donnée de  sortir ensemble et de casser la routine. Un vrai plaisir.

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Un petit texte en prose incluant quelques expressions (3 ou 4)

avec le mot œil ou le mot yeux,

 

 

Oh la belle bleue !

 

Nous étions le  14 juillet  et  les feux d’artifice  éclataient  partout  sur Paris.  Je voyais cela de  ma terrasse et  m’émerveillait devant tant de beauté. Ma femme qui était restée  dans le salon le regardait  à la télévision, c’est du moins ce qu’elle m’avait dit.

  J’avais beau l’appeler  et  lui répéter  que c’était nettement plus intéressant en direct, elle ne  me répondait pas.

Au bout de dix minutes  je me décidai quand  même à venir voir ce qu’elle faisait et là je  restai bouche-bée. Elle était assise sur son fauteuil préféré et  la tête  appuyée au dossier elle s’était mis son fameux masque anti-lumière sur les  yeux. De plus  j’étais sûr qu’elle portait également les  boules  Quies dans les  oreilles.

Je m’avançai vers elle, elle ne  m’entendit pas arriver. Pour ne  pas  l’effrayer  je lui tapai sur l’épaule. Elle fit un bond,  ôta en râlant son masque et  me demanda  pourquoi je la dérangeais.

— Mais  chérie c’est le feu d’artifice, tu imagines  toute cette splendeur, ces  lumières de toutes les couleurs, tu redeviens enfant et tu as envie de crier : Oh ! La belle  bleue ! Oh ! La belle rouge ! Tu en prends plein les  yeux  gratuitement.

— Et si moi je ne veux  pas  m’éblouir ? Si moi je  préfère ne pas entendre ni voir ?  Tu peux te rincer  l’œil sans avoir à me déranger, non ?

— Tu es injuste  je voulais simplement te faire admirer gratuitement, à l’œil si tu préfères, un magnifique  spectacle.

— Toujours ton côté pingre, du moment que c’est gratuit  tu es toujours  partant !

Je retournai sur la terrasse écœuré.  J’avais voulu lui faire plaisir et voilà qu’elle  me cherchait querelle. 

Je  m’en bats  l’œil de ses réflexions  car de toute  façon, je  l’aurai autrement : quand elle  voudra  m’emmener  à ses  rencontres Tupperware avec ses copines  je refuserai, elle sera  bien ennuyée car elle ne conduit  pas et a  besoin d’un chauffeur, moi en l’occurrence : œil pour œil dent pour dent  non mais !

Ah ! Voilà le bouquet final ! Que c’est  beau ! Mais  mon dieu que c’est  beau !  Elle rate, elle ne se rend  pas compte ! Oh et puis zut c’est son problème.

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #mes nouvelles

 

 

j'ai participé  à ce concours et ma nouvelle a été retenue  pour figurer dans un recueil collectif 

 je suis ravie de vous la faire connaitre ici:

                                      

                                                       Ça devait arriver                                                                    

 

Le ciel noircissait de plus en plus et il n’était que trois heures de l’après-midi. C’était ainsi depuis que dans le ciel ils avaient installé des caméras. Dès que la clarté était trop intense, un système très complexe baissait  la luminosité. Il fallait économiser l’énergie, nous n’avions plus que  le ciel pour nous en donner.

La dernière guerre avait tout détruit. Des années de recherches contre le cancer, le sida, l’arthrose, tout avait été pulvérisé. Les ordinateurs broyés, massacrés  et pire détruits sans aucun moyen de retrouver les données.

Nos villes, nos campagnes ressemblaient à une page sans fin de sable  vert.

Toute la planète avait été touchée. Des astronautes qui s’étaient installés sur la lune il y a vingt ans ont pu, heureusement sauver des vies humaines en nous rapatriant  dans le ciel. Ma mère dit toujours dans le ciel mais en réalité il s’agit d’une  plate-forme très épaisse en matériau inconnu qui nous contient tous.

Inutile de préciser que nous sommes les uns sur les autres, entremêlés à plat ventre. On ne peut faire autrement sinon nous tomberions, il n’y a pas  de barrières autour de nous. Nous sommes ravitaillés par des robots qui nous  lancent des  gélules. Personne n’a  eu le temps de nous expliquer leur contenu. Alors nous prenons cela en coupe-faim, en boisson ou pire en médicaments.  Beaucoup d’entre nous sont devenus tout verts. Des radiations sans doute. Du moins il y a cinquante ans on appelait cela ainsi mais avec tous les progrès que nous avons vu naître, en réalité on ne sait plus trop s’il s’agit de radiations ou tout simplement les résultats de  la grande misère.  Car  ce n’est pas  par hasard  que cela nous est arrivé. Notre planète  mourait, étouffée asphyxiée par les pesticides, les  anti-fleurs, les anti-mauvaises herbes, les vaccins à outrance, les  arrosages intempestifs, les  tue-fourmis, tue-mouches, j’en passe  et nos  oiseaux tombaient tous à force de manger et de boire  la pollution humaine à outrance.

Plusieurs fois, des colloques avaient  eu lieu entre toutes les nations  mais  les pays riches se refusaient à écouter le bon sens de ceux qui n’avaient que peu de terre et d’eau.  Nous croulions sous  l’abondance de nos récoltes, nous  jetions de la nourriture dans les rivières et la  mer. Oh ! Ne croyez  pas que c’était pour nourrir les poissons, au contraire, c’était pour tirer encore et encore des tonnes de litres d’eau pour arroser, faire des piscines, et  surtout noyer les bêtes qui gênaient, celles que l’on disaient  nuisibles : les abeilles, les guêpes, les taons parce qu’ils  piquaient, les  loups, les bêtes sauvages  parce qu’elles  mangeaient nos animaux domestiques que nous élevions par centaines dans des batteries ; bref  nous étions  en super abondance de tout  jusqu’au jour  où…

Un déséquilibre important de la nature fut constaté par des experts. Il fallait réduire notre  consommation  car nous allions tous mourir d’après eux. Personne ne les crut  bien sûr. Trop imbus de notre puissance, nous continuions à envahir de plus en plus de pays  pour satisfaire nos besoins du moins nos envies.

Quand un grand chercheur est venu faire une conférence et nous a demandé ce que nous souhaitions. D’un seul élan nous avons répondu : nous voulons tout.  Et nous l’avons pris… nous étions très riches et  cela n’a  pas été un problème pour acheter d’autres pays. Un homme s’éleva contre nos  méthodes, il était d’Afrique et racontait, du moins  inventait –car nous n’y croyions pas- que nous allions tous « crever » c’est le mot qu’il a employé. Nous avions entendu ce discours sur  notre petit bracelet  électronique et nous avions tous ricané. Un africain qui nous  menace ?  Mais  il veut combien ?  Qu’il dise son prix  on paiera et  ensuite on le tuera rien de plus simple, on récupérera ainsi notre argent.

Hélas, nous n’avions pas prévu qu’il nous menaçait vraiment et un matin….

Tout bascula. Je passe sur l’horreur de ce qui suivit.  Plus rien, rasé  plus de terre, plus de bêtes, plus d’hommes, plus d’enfants, quelques femmes  mais  peu. On vint nous chercher dans des  espèces d’avions sans ailes et  on nous installa là où je vous ai dit. Depuis soixante ans, nous stagnons rampant sur le sol, sans argent car  ceux qui nous tiennent et nous ont « sauvés » nous ont pris le  peu  que nous avions emmené.

Ils sont sur la Lune, heureux.  Ils  refont ce qu’ils ont fait sur la  planète terre. Ils  polluent, ils  massacrent, ils empoisonnent et prennent du bon temps avec nos femmes.

Ils les  paient bien alors elles acceptent. Il n’y a  pratiquement plus d’hommes valides ici. Quelques vieux, quelques gamins qui deviendront des hommes et des femmes  pour faire des enfants  à nos bourreaux.

Mais  si l’on doit payer, nous  paierons.  L’argent a toujours aidé dans les grandes décisions.

On nous a bien dit que nous n’étions  pas  prêts de retrouver  notre planète et on nous a dit aussi que toute notre vie nous ramperions devant  les  nantis de  la Lune…

L’important n’est-il pas de vivre ?  Même si cela coute cher ? Même si nous devons  être leurs esclaves ….

 

 

 

 

 

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