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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

La principale consigne est de commencer son texte par« je me souviens » et une proposition de consigne supplémentaire, uniquement si vous en avez envie : choisir un mot unique dans la liste et l’intégrer dans votre texte : maison, anniversaire, rouge, bateau ou lundi 

 

J’ai tout géré

Je me souviens, c’était un jour comme aujourd’hui. Dès le  matin le brouillard avait envahi le jardin et l’on ne distinguait pas un arbre à cinq  mètres. J’exagère sûrement  mais ce temps  m’a toujours angoissée.  J’ai l’impression que je ne reverrai plus  jamais le ciel bleu et le soleil.

Et ce matin du  neuf février 2040, c’est ce qui arriva. Nous avions été informés  comme toujours  par des voix célestes qui nous avaient mis en garde contre ce phénomène, mais bien sûr nous  ne l’avions pas cru. Depuis quelques années, des pirates s’étaient emparé de nos lasers et autres outils  nucléaires et  nous racontaient n’importe quoi ;  on les appelait les anonymes de  l’espace  car naturellement nous ne savions  pas qui ils étaient, sinon des êtres ingérables.

Marcus, notre père, avait  fait le signe de croix en se levant. Nous en avions tremblé de peur car il ne le faisait jamais sauf en cas de grandes catastrophes et encore, il se contentait souvent de nous dire : si je ne  me retenais  pas  je ferais le  signe de croix.  Mais  là, ce neuf février 2040, il s’était signé.

Mes frères et sœurs, tous dispersés  dans tous les continents s’étaient rassemblés dans  la voute au-dessus  du village de notre  père. Nous attendions, il allait se  passer quelque chose d’énorme et nous  étions  malgré notre  peur, impatients de savoir.

C’est à ce moment  précis, j’avais fermé toutes les vitres de la demeure et mis les alarmes, que tout se  mit  à sonner  partout. Dans les autres demeures, dans  les  jardins, dans  le brouillard, nous n’entendions plus que ces sirènes qui nous envoyaient des messages horribles : faites attention à vous, des hommes et des femmes arrivent à pieds ver nos villes. Ils sont nombreux très nombreux et nous n’avons  jamais vu cette  couleur sur une  peau. Ils sont  rouges, mais rouge vif, leurs cheveux également. De  où viennent-ils ?  Nous n’en savons rien mais restez  sur vos gardes, n’ouvrez à personne. Et  ces sirènes continuaient d’hurler.

Notre père  le premier tomba. Une attaque soudaine. Sans doute un morceau d’étoile qui l’avait frappé ?  Il n’en restait pratiquement plus et elles se désagrégeaient.  Puis un par un tous les  membres de  ma famille tombèrent sauf  moi.  Je ne peux dire s’ils étaient morts  mais aucun ne bougeait. Prise de  panique je hurlais sachant très bien que personne ne  pourrait venir  à mon secours  puisque tout était fermé. Tout à coup je vis ce que ces sirènes annonçaient : derrière nos carreaux blindés des dizaines  d’êtres  venus d’un autre monde regardaient chez nous. Ils étaient  comme sur nos vieilles  photos  jaunies, habillés en costumes  et en robes selon leur sexe. L’un d’eux frappa très fort contre  la vitre et essaya de communiquer par geste avec nous ; je ne savais pas ce qu’ils voulaient sinon nous faire du mal c’est  sûr puisque  le père s’était signé.  Alors  j’ai fait ce que  tout le monde aurait fait à ma  place, j’ai pris  mon fusil au laser et  j’ai tiré  par la  petite lucarne  prévue  à cet effet.  Je tirai jusqu’à ce qu’il n’y ait  plus  personne debout et  poussai un grand soupir.  Le danger était écarté. Ils allaient tous  me féliciter. 

— Claudia ?  Réveille-toi, tu vas encore être en retard à l’école…
Maman avait l’air inquiet et se penchait vers moi.

— Ma  pauvre chérie  je ne sais pas à quoi tu rêvais  mais  j’ai cru que tu avais tout cassé dans ta chambre tant tu as fait de bruit !

— Maman, ne crains rien, je les ai tous immobilisés.

— Bien sûr  ma chérie, j’ai vu toutes tes  peluches  par terre.  Tu as dû les faire souffrir !

Maman souriait et moi je me réveillais. Il n’empêche que tout était calme, grâce à moi, nous avions évité  une invasion d’inconnus d’un autre monde.

 

 

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