Défi 212 Croqueurs de mots
Le Street Art, ou Art de la rue Le défi va consister à écrire une petite histoire en y incluant au moins l’une des propositions suivantes :
- un regard bizarre,
- les murs ont de grandes oreilles,
- la chance me sourit.
Sur les murs de Paris
Je me retrouvai dans une rue déserte de Paris et l’envie me prit de m’asseoir à une terrasse de café que je voyais au loin. Je me dirigeai donc vers le boulevard quand je levai la tête pour voir un hélicoptère qui tournait sur la capitale comme cela arrivait souvent.
Mes yeux furent attirés par un pan de mur recouvert d’une énorme fresque représentant un repas de famille. L’immeuble devait faire six étages comme beaucoup, et cette peinture grimpait jusqu’au toit. Magnifique talent en plus. Les couleurs étaient superbes et les personnages très bien représentés. Je trouvais que la femme était extrêmement jolie et surtout avait un regard bizarre qui semblait nous suivre, nous les petites fourmis sur le trottoir. Si j’avais entendu : venez donc vous asseoir près de nous et manger un morceau, je n’aurais même pas été étonné. Je me surpris même à vouloir leur dire un mot mais me suis rappelé ce que ma grand-mère disait toujours : parle doucement, ne crie pas dans la rue car les murs ont des grandes oreilles !
Cette phrase me poursuivait depuis mon enfance et personne ne m’a jamais entendu parler à voix haute en dehors de chez moi.
Mais aujourd’hui est un autre jour. Devant cette magnifique œuvre je me dis que c’était un très bon jour. J’étais heureux de me rendre compte enfin que les murs pouvaient revivre et nous faire rêver grâce à tous ces artistes. Et je pensais également que c’était un hasard si j’étais passé par cette rue. Peut-être que tout simplement la chance me sourit, et demain j’irai ailleurs pour chercher encore de la beauté dans cette ville sans âme.
— Bonjour Monsieur, je vous sers quoi ?
— Rien pour l’instant, j’attends des amis, en lui montrant la famille sur le mur.
— On fait comme ça, répondit le serveur en faisant signe à son collègue que je devais être à moitié fou.