Voici la consigne :
Nous allons écrire une lettre pour demander un emploi (sorte de lettre de motivation) Mais il faudra convaincre le futur employeur. Dans cette lettre, il faudra “incorporer” des titres de chansons. Elle a choisi Aznavour (Si on déteste on peut choisir des titres d’un chanteur qui nous convient ) Voici les titres (à utiliser dans n’importe quel ordre):
– Il faut savoir ; la bohème ; non, je n’ai rien oublié ;hier encore ; les plaisirs démodés ; je m’voyais déjà ; comme ils disent; tu t’laisses aller; viens pleurer au creux de mon épaule ; la mamma.

Monsieur le coordinateur des activités culturelles du 14ème arrondissement de Paris
Je viens solliciter de votre haute bienveillance un emploi à mi-temps dans votre association théâtrale.
Tout d’abord il faut savoir qu’hier encore je faisais partie d’une troupe itinérante qui parcourait toutes les routes de France. J’aimais beaucoup cette vie quand la bohème était au rendez-vous, et mes camarades et moi étions les plus heureux du monde à cette époque-là.
Et puis je ne chantais pas mal, j’aimais beaucoup me faire remarquer dans les petites fêtes d’anniversaire, de mariage et aussi dans les maisons de retraite. Dans ces dernières on me demandait souvent d’interpréter des succès de Charles Aznavour, alors je me faisais une joie de leur chanter « les plaisirs démodés » ou encore « non, je n’ai rien oublié » enfin j’étais heureux de leur apporter ces petits bonheurs.
Et quand ces personnes après avoir dansé venaient me féliciter et me remercier, je m’voyais déjà au sommet de mon art.
Mes copains me jalousaient un peu. Il est vrai que je me la « pète » un peu comme ils disent.
Et puis soudain tout s’effondra. Je perdis ma mère. « La mamma » comme j’aimais l’appeler avec tendresse. Je l’adorais et rien que pour qu’elle me prenne dans ses bras et me dise : viens mon Jeannot, raconte –moi ton chagrin, viens pleurer au creux de mon épaule. Rien que pour entendre ces mots j’aurais pu me faire mal volontairement !
Je ne sais pas ce que je donnerais aujourd’hui pour l’entendre me houspiller quand je faisais la grasse matinée. Elle me secouait et me disait : allez, remue-toi, fonce tu t’laisses aller, ce n’est pas bon pour le moral.
Mais je vous raconte tout cela, et en même temps je me dis que vous avez d’autres chats à fouetter. Je ne suis qu’un jeune homme parmi les autres, qui pleurniche et qui ne sais faire qu’une chose : amuser la foule, un clown en quelque sorte. C’est pour cela que viens vous demander de bien vouloir me confier une partie des spectacles organisés par votre association.
J’ai besoin de vivre et de me loger.
Je compte sur votre bienveillance en faveur du pauvre bougre que je suis et qui se prend pour un artiste.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.
Signé :
Jeannot (c’est mon nom de scène)