Défi 75 En bref : couvre-chef! A partir de ce mot, on écrira ce qu'on voudra ! Une seule condition : glisser Qui m'aime me suive ! dans son texte.
Qui m’aime me suive !
Comme tous les dimanches matin, nous partions à vélo à la ville voisine où nous avions la chance d’avoir un extraordinaire marché.
Ce qui nous intéressait particulièrement était les légumes. Mon frère bien plus âgé que moi n’appréciait pas ces sorties dominicales.
En effet c’était le jour de foot avec l’équipe justement de la ville où nous nous rendions. Il ne supportait pas les rires de ses copains quand il déposait son vélo avec le panier accroché au guidon.
Il subissait les quolibets du genre : Tiens un footeux par ici, à vélo en plus, te manque plus que la casquette mon gars, tu sais qu’il ne faut pas sortir sans couvre-chef ici. Nous sommes en altitude.
Tout le monde riait sauf Eric, qui me disputait pour se venger.
— Tu ne pourrais pas venir seule faire les courses, Maman dit que tu n’es pas très éveillée, mais elle n’a pas tort. En plus, elle m’agace à vouloir absolument que je mette cette casquette avec laquelle je suis ridicule. Tu as bien entendu les potes se moquer de moi.
— Mais elle te va très bien cette casquette, je t’assure. En plus, Maman dit que l’on doit toujours avoir quelque chose sur la tête pour éviter le froid. Tu sais bien que nous en sommes à moins douze degrés ce matin.
— Et alors ? J’ai des cheveux non ?
— Il n’empêche que ce couvre-chef te protège et te va très bien en plus. Tu as vraiment une tête à porter des chapeaux ou des casquettes.
— Ce que tu peux être idiote !
Et c’était ainsi tous les dimanches. Maman nous recommandait d’être prudents, de ne surtout pas oublié de nous arrêter au croisement des routes etc... Mais surtout elle insistait pour que nous portions des gants, des cache-nez et des … couvre-chef ! Moi j’aimais bien.
Elle m’avait tricoté un bonnet en douce laine écrue et ça m’allait bien. Mais c’est vrai qu’Eric était ridicule avec sa casquette. Je ne lui disais pas, il m’aurait frappée je crois, de vexation et de colère.
Ses copains n’étaient quand même pas très sympas de se moquer mais bon, ils le connaissaient bien. Il était gentil Eric.
Et puis quand sur le terrain de foot, ils se retrouvaient tous et que de sa voix de fausset, il leur criait : Qui m’aime me suivre ! C’était un grand moment de délire. Toute son équipe courait dans tous les sens et ratait invariablement le ballon.
Forcément, il était gardien de but, alors quand tous se précipitaient dans le filet, un coup de sifflet les ramenait vite à leur place.
Mais j’adore mon frère et il me le rend bien. Avec ou sans casquette il est beau comme un dieu car c’est mon Dieu.
MC