Vous n’êtes pas sans savoir que la paréidolie est le processus qui survient, sous l’effet de stimuli visuels ou auditifs, et qui porte à reconnaître une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d’encre, etc… (C’est la définition de Wikipédia, je ne l’ai pas inventée). Je vous propose donc, de façon amusante, de nous décrire une paréidolie de votre choix… Cherchez bien, dans la nature il en existe plein.
On voit ce que l’on veut bien
Il faisait un temps de Toussaint et Janou regardait son jardin avec un air triste. Dans quel état il est ! des feuilles mortes partout sur la pelouse bien trop haute, des mauvaises herbes au pied de ses rosiers dont elle est si fière et ces cerisiers complètement dénudés ! Misère…
Elle restait devant sa fenêtre malgré le froid qui pénétrait dans la cuisine et la nuit qui tombait. Elle avait ouvert pour aérer et bien qu’elle soit transie, elle ne faisait pas un mouvement. Elle semblait tétanisée par ce qu’elle voyait. Son regard fixé sur quelque chose au fond du jardin qui la tourmentait. Une boule grise, qui avançait lentement dans l’herbe et semblait se diriger vers la maison l’inquiétait. Mais c’est un petit chat ! pensa-t-elle tout de suite. Mais où est sa mère et d’où vient-il ?
Comme la boule s’était arrêtée, elle-même ne bougeait plus. Elle ne voulait pas effrayer l’animal. Elle n’osait pas refermer la fenêtre et se demandait ce qu’elle devait faire. Pas très à l’aise car en fait ce n’était peut-être pas un chat mais un rat ? elle n’était sûre de rien, surtout qu’à mieux y regarder, cette boule n’était pas grosse mais plutôt grise et allongée. Elle n’y voyait plus grand-chose car la nuit tombe vite en novembre. Il faut dire qu’elle avait une peur panique, une phobie en fait, des rats et de tout ce qui y ressemblait. Elle se voyait déjà attaquée à la gorge (elle avait vu un cas comme cela dans le journal)
Elle n’eut pas le temps de se poser plus de question quand son chien, Filou, un petit bâtard de ratier, réussit à passer par la porte entrouverte !
—Non non! Filou, reviens !
Elle faillit avoir un malaise, elle voyait déjà Filou, attaqué et mordu, déchiqueté par ce rat. Les larmes lui montaient aux yeux. C’était sa faute, elle aurait dû fermer cette porte, elle savait bien que son chien n’attendait que cela pour aller se promener. Et comme il faisait froid elle s’arrangeait toujours pour qu’il ne sorte pas la nuit tombée.
Elle n’osait plus regarder mais quand Filou lui passa de nouveau devant elle, avec quelque chose de gris dans la gueule elle crut vraiment qu’elle allait se trouver mal.
Quand elle osa regarder par terre, Filou était parti manger à sa gamelle et une boule de chiffon blanc sale gisait sur le sol. Elle le reconnut tout de suite, elle s’en servait pour ouvrir le garage car la clef était difficile à tourner.
Comment avait-il atterri dans le jardin ? peut-être justement un coup de vent, ou elle m-même l’aura laissé trainer en tout cas, elle avait vraiment vu un rat. Et plus elle y pensait plus elle doutait !
—Janou, tu nous as fait quoi de bon ce soir ?
—Du rat…
Sans explication à son mari inquiet, elle alla dans la salle de bains et pleura. Décidemment sa grossesse ne lui causait que des ennuis, des nausées, et maintenant des hallucinations, vivement que le bébé arrive !
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