« Ecrivez un texte avec 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10 insérés dans cet ordre dans votre récit »
Le petit garçon
Un deux trois, j’irai chez Papi !
Quatre cinq six
Lui cueillir ses cerises
Sept huit neuf
J’les mettrai dans l’panier à oeufs
— Maman, qu’est- ce que je peux trouver pour le chiffre 10 ?
— Tu sais quoi, Phiphi, si tu pouvais trouver autre chose comme chanson cela nous ferait des vacances ! cela fait dix fois que l’on te demande d’aller chanter ailleurs. C’est vraiment crispant je t’assure.
— Mais Maman, c’est Mamie qui me l’a apprise et elle aime bien quand je lui chante.
— Eh bien si Mamie aime va lui chanter dans sa chambre.
— Je ne peux pas, c’est trop loin, tu sais bien qu’elle est en maison de retraite.
— Oui je sais mon cœur, je suis désolée, je ne voulais pas dire cela, mais j’ai du mal à réaliser qu’elle ne vit plus avec nous.
— C’est quand même bien vous qui l’avez envoyée là-bas, il me semble. Ce n’est pas bien m’ont dit mes copains. Chez eux, leur Mamie fait partie de la famille, mange à table et regarde la télé avec eux. En plus le mercredi, elle les amuse, les emmène au parc et tout. Moi avec cette histoire je suis toujours tout seul.
La mère ne répondit pas et intérieurement pestait. Il n’avait pas tort ce gamin. C’est vrai que du haut de ces dix ans, il avait vraiment des raisonnements d’adulte. Elle n’osait pas lui dire pourquoi ils se sont séparés de Mamie, il ne comprendrait pas. A soixante-dix ans, elle était complètement hors du temps, elle perdait la tête, faisait bêtise sur bêtise et la jeune femme travaillait dans un supermarché. Elle ne pouvait assumer disait-elle. Elle n’en pouvait plus de tout nettoyer derrière sa belle-mère et c’est, contraints et malheureux qu’ils durent prendre cette difficile décision. Phiphi était furieux et triste et à son âge, il n’était pas facile de lui expliquer. Alors quand il chantait ainsi, la mère se donnait mauvaise conscience et c’est aussi pour cela qu’elle le faisait taire.
La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille.