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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

defis croqueurs de mots

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 


 

Cher Amiral, vos croqueurs sont des « motivores », en passant par mon jardin, ils ont dévoré tous mes mots. Sans mot, mon jardin de mots n’a plus de sens, il est anéanti. Demandez-leur, je vous en conjure, de m’envoyer chacun sa meilleure recette, pour que les mots de mon jardin puissent refleurir dès le début du printemps.

Consigne : Écrire une recette simple et efficace pour réparer les dégâts provoqués par tous les « motivores ».

Hello la jardinière !

 Effectivement comme tu me l’écris, ton jardin fait peine à voir.

Entre les grosses pluies et les fortes gelées le voilà pantelant, et se demandant combien de temps on va le laisser dans cet état. Heureusement notre amie Claudine adore jardiner et elle m’a chargée de te transmettre quelques conseils. Tout d’abord ne pas désespérer car tout ce qui faisait le charme de cet « Eden » va pouvoir refleurir si tu suis exactement ce que je vais te dire ci-dessous.

Tu vas, première chose, faire labourer encore que ce mot soit trop fort pour la taille de ton terrain, bref il faut remuer la terre au maximum et pour ce faire prends une bêche cela ira très bien. Ensuite ratisse plusieurs fois et quand la terre est bien lisse prends un cordeau et délimite des massifs.

Dans le premier tu y planteras les bulbes de printemps : crocus, perce-neige, jacinthes. Profites-en pour y mettre plusieurs couleurs, pas trop non plus pour ne pas charger mais par exemple violet et blanc ?

Dans un autre plus conséquent, tu y mettras des pieds de dahlias, des glaïeuls, des pivoines, des cosmos. Je verrais bien dans les tons roses, rouges, saumonés ?

Enfin un troisième massif avec les fleurs vivaces qui reviennent tous les ans ainsi tu aurais toujours quelque chose à regarder dans ton jardin : je te propose des campanules, des giroflées, des soucis, des lupins, des marguerites…

Tu imagines toute cette végétation débutant au printemps et ne se terminant qu’aux premières gelées ?

Ah j’oubliais ! très important des rosiers beaucoup de rosiers grimpants contre tes murs mais aussi en buissons ou en pots.

Je t’aurais donné des conseils.  A toi de les mettre en pratique et tu retrouveras très vite ton jardin comme tu l’aimes, fourni, chatoyant de couleurs et agréable à l’œil.

Bon courage et je t’embrasse.

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

A partir d’une photo, ou d’un objet, d’une odeur, d’un lieu , elle nous demande de raconter en quelques lignes , un souvenir  bon, gai , ou triste, ou une anecdote de notre enfance , que cela a réveillé en nous .

Jeunesse heureuse.

Une petite salle louée pour le 14 juillet dans une vieille grange du village et nous voilà en petites robes légères, les bras nus et les ballerines aux pieds nous envolant comme des gamines que nous étions pour danser, flirter et qui sait tomber amoureuses. 

Le musicien, son accordéon dans les bras, et sa voix chaude nous fascinaient.  C’était à celle qu’il regarderait en premier quand nous entrions sur ce parquet ciré et posé pour accueillir nos jambes impatientes.

Le rouge aux joues, les yeux brillants on se tapait du coude et on riait comme des petites folles. Plutôt nous gloussions : il m’a regardée : non c’est moi, pas du tout c’est moi ! en fait il avait dû regarder tout le monde et avait souri de bonheur en voyant tous ces jeunes prêts à danser jusqu’au petit matin !

Parfois, l’une de nous trois, plus audacieuse, allait sur la petite estrade et lui demandait de jouer une chanson que nous aimions. Il acceptait toujours et dès les premières nous notes, nous lui hurlions merci, et commencions à nous défouler entre nous d’abord puis jouant les divas fatiguées, nous allions nous assoir sur des bancs de fortune. Là, nous attendions qu’un jeune garçon vienne nous demander : laquelle de vous veut bien danser avec moi ?

Nous nous retenions de hurler : moi ! moi ! très digne en recevant des coups de coude complices des deux autres l’une de nous se « dévouait » et pendant la durée d’une chanson, celle qui était dans les bras du joli gars, ne touchait plus terre. Ses ballerines la portaient, elle se faisait légère et avait envie que cette danse ne s’arrête jamais. Elle était si bien dans les bras qui la faisaient virevolter, tourner, sauter au son de l’accordéon de notre amour à toutes : Gilou.

Beau souvenir ma foi, je ne sais pas ce qu’est devenu Gilou, mais je sais que grâce à lui, j’ai encore dans la tête tous les refrains des chansons qui nous chaviraient.

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Je vous propose d’écrire une brève histoire commençant par la phrase suivante :

– Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants…

Ajoutons une petite contrainte en incluant dans votre texte les mots suivants :

Adresse,  Baie, Grève,, Index, Jour. 

 

Repos bien mérité…

 

Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants… Je revis.

J’étais en pleine dépression, Mathilde venait de me quitter pour un jeune abruti qui l’avait complètement transformée en jeune femme débile. Oui j’ai bien dit débile. N’est-ce pas débile que de croire que j’allais accepter qu’elle file le parfait amour avec un gamin qui pourrait être son fils ? enfin j’exagère au moins son petit frère. N’empêche que je n’allais pas bien. Et c’est là que par hasard Dario, un copain de toujours me proposa un gîte. En me donnant l’adresse, il me fit mille recommandations :

Attention je connais les propriétaires, je suis pour ainsi dire comme leur fils, alors ne va faire la fête, et déranger le voisinage. Je te connais si tu bois un verre de trop on ne peut plus te retenir et je ne serai pas là pour te calmer.

 Après lui avoir promis d’être bien sage en lui rappelant que j’avais surtout besoin de me vider la tête on se quitta.

Le temps de préparer mon sac à dos, ma petite valise à roulettes et hop dans ma petite C1, en voiture vers la mer.

Quand j’arrivai dans Le Crotoy, je rentrai l’adresse dans mon GPS, encore que l’on ne voyait que cela : Les tourelles, de l’hôtel restaurant du même nom.  Un grand parking, bien sûr des parcmètres, et me voilà devant l’immeuble de ma location. La propriétaire m’attendait. Nous fîmes le tour, en empruntant une petite rue qui donnait directement sur la baie de Somme. Une merveille. L’heure était idéale, le soleil se couchait et j’avais de la chance, la mer était haute et scintillait de tous ses feux.

J’en fis la remarque à ma propriétaire qui sourit et me rappela que rien n’était plus beau que SA Baie. Je ne la démentis pas.
Une fois dans le studio. Je posai mon sac, réglai rapidement ma semaine et pris possession des lieux. Un petit bijou, Dario ne m’avait pas menti. J’ouvris la baie vitrée qui donnait sur une petite terrasse. Trois marches et c’était le sable, et la mer à perte de vue. On apercevait au soir couchant les lumières de St Valéry sur Somme en face et comme le temps était très clair on pouvait même trouver la pointe du Hourdel.

Je pense que je vais me plaire dans ce petit studio composé d’une kitchenette, d’un canapé Clic -clac, d’un meuble de rangement sur lequel trône un téléviseur, et d’une petite salle d’eau agréable. Mais c’était surtout cette vue et ce calme qui m’enchantait. La propriétaire m’avait prévenu. Il y avait tout pour que je sois bien : des restaurants, des boulangeries et surtout des balades à pieds ou à vélo qui me remettraient très vite en forme. Et puis, avait-elle ajouté, si vous avez besoin de quoi que ce soit n’hésitez pas, je peux même vous apporter des plats cuisinés. Vous me passez un petit coup de fil et j’arrive. Je suis dans le même immeuble à l’étage au-dessus. Mon mari quant à lui est disponible si vous aimez aller pêcher la crevette il se fera une joie de vous accompagner.
Qu’ils étaient charmants ces deux propriétaires ! aimables et avenants, bref, encore une fois tout ce qu’il me fallait en ce moment.

Je restai une semaine. Ce fut une semaine de bonheur. Le matin je me préparais mon petit déjeuner : café, confiture maison et pain grillé. Et les deux autres repas, je m’étais organisé. Un au restaurant, l’autre dans le studio presque tous les jours car ma propriétaire m’apportait régulièrement un repas de roi.

Le matin, j’allais me promener sur la grève, souvent je ne rencontrais personne ou alors une femme ou un homme promenant son chien.

Un jour je m’arrêtai pour saluer ce dernier et surtout j’étais curieux de savoir pourquoi au moins deux fois dans le petit matin je le voyais lever l’index. Il me raconta que c’était ainsi que l’on savait d’où venait le vent. Il m’apprit deux ou trois autres choses intéressantes mais je ne m’en souviens plus. 

Et puis vint le jour du retour.
J’étais bien, j’avais remis mes « pendules » à l’heure et j’étais prêt à renouer avec la vie de ville. 

Je ne remercierai jamais assez Dario et aussi bien sûr mes propriétaires qui avaient été vraiment adorables. Et puis cette Baie de Somme un véritable bijou.

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

De quoi je me mêle ?

 

Je suis une vieille fille de trente printemps.

Je me doute que vous vous moquez derrière moi et pensez, elle est jeune encore et tout le temps pour en profiter.

Certes, je ne nie rien seulement c’est très dur d’entendre des réflexions sur une vie qui est différente de celles de mes copines.

Un jour, elles seront très surprises.  On peut rêver :  Je me présente le ventre bien en évidence et je hurle : les filles, je suis enceinte !

J’espère pouvoir me retenir de rire. Je dois rester crédible. Nous nous souviendrons toutes de cette petite mise en scène si un jour je décide de … m’y « mettre ».

Il n’empêche que je ne suis plus sûre de vouloir être épouse et mère.  Je suis bien comme je suis, un peu seule oui bien sûr, surtout  tellement libre !

Qui ose dire que je m’ennuie ? Une envieuse de cette liberté c’est évident.  Sinon en quoi sont-elles concernées ?

Qu’elles pondent des petits, qu’elles convolent en justes noces et surtout qu’elles m’oublient. Moi je peux les oublier, j’en suis sûre.

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Défi 242

L’invitation méphistophélique

Un p’tit mot intello en imposé cependant: «Hexakosioihexekontahexaphobie »

 

Il fallait y penser

 

Je n’aurais jamais pensé que je serais heureuse de retrouver Louis, mon ami d’enfance. Enfin quand je dis d’enfance je veux plus simplement dire mon premier amoureux. Nous étions des gosses, nous n’avions pas quinze ans. Et puis la vie est pleine d’imprévus, voire de mauvaises surprises. Son père décéda et sa mère et lui déménagèrent pour se rapprocher de leur famille en Lorraine. J’ai pleuré, voulu me suicider puis, aidée par mes parents, j’ai pris sur moi et décidai d’attendre ma majorité pour aller le rejoindre. Il me le demandait d’ailleurs dans chacune des lettres qu’il m’envoya dès son départ. J’en reçu cinq exactement puis un jour plus rien… je m’étais habituée doucement à ce manque de lui mais au fond de moi grandissait une rancœur, et une soif de vengeance. Je ne m’en rendais pas vraiment compte. Je vécus dix ans avec cela et j’allais nettement mieux. C’était enfoui loin très loin. Je m’étais mariée et j’avais eu un enfant que j’adorais. Je l’avais appelé Louis, pas par hasard mais je n’avais pas envisagé de le nommer autrement.    

Un jour que je discutais avec ma meilleure copine Aline, je vis un homme grand, le visage un peu buriné, très blond, beau comme un dieu, se diriger vers nous.

— Salut les filles, salut toi ma douce, ajouta-t-il en embrassant Aline sur les lèvres. Je fus d’abord très gênée puis soudain, comme un éclair je me souvins de tout. Ces yeux ! personne ne peut oublier des yeux si beaux, ni verts, ni gris, ni bleus mais lumineux et cette blondeur, mais oui c’était lui, c’était mon amour de jeunesse ! devant moi là ! et il embrassait ma meilleure amie ! elle ne m’avait rien dit, il ne m’avait pas prévenue de son retour, mais alors je n’étais rien pour lui ?

Pourtant il m’avait envoyé un petit châle que j’ai toujours d’ailleurs, et il m’avait juré fidélité jusqu’à son retour à Paris. Il était sûr de revenir, pour moi, disait-il dans ses lettres.

Me voilà donc toute rougissante, lui serrant la main en espérant de tout mon cœur une petite étincelle dans ses yeux et une exclamation de joie en me reconnaissant ! Rien… Aline, très ennuyée ne savait ce qu’elle devait faire. 

— Bonjour Louis, ça fait un bail, dis-je légèrement.

— Salut, désolé mais on se connait ? Ton visage ne m’est pas inconnu…

— Le tien non plus….

Il avait tellement l’air idiot que je lui rappelai en deux mots notre aventure de jeunes amoureux à leur première expérience, il y avait maintenant vingt ans.

— Eh bien ma pauvre ! tu as dû sacrément prendre un coup de vieux, je ne t’aurais jamais reconnue, tu étais plus mince avant non ? 

Quel salaud ! Quel rustre !

Aline me prit le bras et s’excusa de ne pas m’en avoir parlé.


 

— En fait j’ai revu Louis il y a six mois et nous sommes tombés amoureux. Jamais nous n’avons parlé de toi et je m’étais dit que maintenant tout était oublié. Tu étais mariée, heureuse maman et ce n’était pas utile de remuer de vieux souvenirs.

— Tu as très bien fait ma chérie, Louis est un homme que l’on oublie facilement, il est vide à l’intérieur à part son physique qui peut tromper les femmes, moi qui le connais je peux te dire qu’il ne vaut pas une larme et j’éclatai de rire (pour ne pas pleurer)

— Oh je suis heureuse que tu le prennes ainsi, je craignais le pire !

— Le pire ? mais ma pauvre Aline tu veux rire, je te laisse volontiers ce pauvre type. Même pas fichu de se souvenir avoir aimé une jeune fille, tu imagines dans dix ans quand il ne se souviendra même pas t’avoir appelée ma douce ! et qu’il te demandera comme à moi tout à l’heure :  on se connait ?  Ah Ah !

Je jouais les dures mais au fond de moi, j’avais la haine, contre lui, contre son indifférence, contre son manque de tact bref…

J’avais un plan machiavélique je le conçois, mais il le fallait.

J’allais le tuer. Oh pas de mes mains bien mieux que cela. Je les quittai sans les saluer  bien décidée à me venger.

La semaine suivante, m’étant calmée je me dis que finalement les inviter tous les deux à déjeuner pendant que mon mari était en démarche serait une bonne idée.

Ils acceptèrent et quand ils sonnèrent à ma porte, je jubilais. Enfin mon jour était arrivé !

J’avais préparé mon plan. J’étais descendue dans le hall de l’immeuble et avait placé un numéro sur ma boite à lettres au-dessus de mon nom.

Je leur ouvris et je regardais Louis livide.

— Que se passe-t-il ? tu es tout pâle ? Tu veux de l’eau ?  Un remontant ? Aline ? que se passe-t-il ?

— Je ne sais pas il est comme cela depuis le hall, il a verdi d’un seul coup en se tenant le cœur. Appelle un médecin ou le SAMU, s’il te plait, il fait peut-être un malaise cardiaque ? 

— Oui j’appelle en attendant fais- le assoir sur le canapé, dis-moi le SAMU c’est le 666 ou le 115 ?  Je confonds tous les numéros, il parait que ce n’est pas grave !

— Non pas le 666 où as-tu été cherché ce numéro ! vite, fais vite il va vraiment très mal.

Je faisais de mon mieux en laissant trainer mes doigts sur le cadran de mon portable. 

Je me retournai vers eux et quand je vis Louis chercher l’air, se tenant vraiment le cœur et la gorge en s’étouffant je savais que j’avais gagné.

Il allait mourir, je m’étais souvenu qu’il était hexakosioihexekontahexaphobie, et en voyant le numéro 666 sur ma boite à lettres il avait déjà été mal mais quand j’ai dit que j’appelais le 666, il n’a pas résisté.

On ne se moque pas impunément des sentiments d’une jeune fille amoureuse…

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Ah si j’étais un homme

 

Qui ne s’est pas un jour demandé et si j’étais du sexe opposé. Comment réagirais-je, que ferais-je ? Imaginez-vous 24 heures dans la peau d’une personne du sexe opposé, racontez- moi votre journée et votre nuit.

 

Six heures du matin, l’alarme de mon smartphone me résonne aux oreilles comme un coup de tonnerre. Il faut dire que j’ai volontairement programmé un son strident qui m’arrache du lit dans lequel à cette heure, je dors, non je ronfle d’ailleurs.

Je l’éteins comme d’habitude et la première chose qui suit est de mettre mes lunettes. Je suis myope comme une taupe or la seconde chose importante est de me regarder dans la glace du lavabo dans ma mini salle d’eau. C’est rituel, tous les matins il faut que je me salue et me demande si j’ai passé une bonne nuit. J’ai cinquante ans et suis une jolie célibataire qui ne veut pas d’attaches ; cela dit je vais être honnête je ne suis pas très jolie, et j’ai donc toujours envie de voir si par un miracle, je suis devenue une belle blonde plantureuse et agréable à draguer.

Me voilà donc devant le miroir. Je me penche, je scrute, j’hallucine : j’ai une moustache et une barbe blondes. Mes cheveux que je garde longs car c’est mon seul charme me disait ma mère, sont coupés en brosse.

Je vais me réveiller, je suis en train de cauchemarder sans aucun doute, vite une douche !

Et là…. J’ai un trou car je me suis évanouie. Quand je suis revenue à moi, j’étais étendue sur le carrelage et …. Entre mes jambes…. Je n’ose dire ce que j’ai aperçu : un sexe d’homme ! je me suis levée précipitamment, j’ai vérifié c’était sûr maintenant, j’étais un homme. Je n’avais plus de seins, plus de cheveux, et un sexe masculin. Mon Dieu ! Que faire ? et puis en quelques minutes, je me suis habillée et pour que cela ne paraisse pas indécent, j’ai mis un costume gris clair pantalon veste. Heureusement que c’était le style de vêtement que je portais facilement. Cela avec une paire de mocassins, personne ne s’apercevra de rien. Je vais commencer par déjeuner. Non en fait, je vais aller prendre un café au bar en bas et m’acheter des cigarettes.  Je ne fume pas mais je pense que je vais m’y mettre.

Je ne peux pas me permettre d’aller travailler dans cet état, encore que pourquoi pas, la petite secrétaire du patron est super mignonne. Un petit bout de bonne femme, toujours en train de rire aux éclats. Et puis sexy en plus, ça me va.

Arrivée au bureau, personne ne m’a reconnue. Il a fallu que je hurle que c’était moi, Dominique, l’administrative pour qu’ils me demandent tous d’aller me changer. Ils insistèrent, on n’est pas à la foire, Ma belle, remets- toi tout de suite en tenue correcte et viens travailler.

Quand je leur affirmai que dans la nuit j’avais changé de sexe et que j’étais maintenant un homme, ils restèrent pantois.  Affolés et quand même inquiets pour ma santé mentale. Il a fallu que je me mette torse nu pour qu’ils comprennent enfin.

Deux secrétaires eurent un malaise. Le directeur averti par je ne sais qui est venu vers moi et d’une voix sourde m’a montré la porte.

Il n’eut que quelques mots qui me confortèrent dans ce que je pensais des hommes : tous des cons. 

— Allez- vous rhabiller et quand vous serez dans une tenue correcte, vous passerez au secrétariat déposer vos congés. On reparlera de tout ça. Je ne veux pas d’homosexuels dans mon établissement.

Je l’ai regardé bien en face, la cigarette entre les lèvres et lui ai dit tout de go :

Allez vous faire foutre !

Ça, c’était viril ! qu’au moins ce changement de sexe me permette de roter, cracher, tousser, pisser debout et d’être grossier. Je sortis en claquant la porte et je me retrouvai devinez où : dans mon lit, avec une migraine, mais un mal de tête ! j’avais fait la fête avec des copines tard dans la nuit et je payais le prix fort ce matin.

Il faut quand même que je raconte ce rêve étrange à mes collègues. Je pense qu’ils en riront avec moi en me disant que je devrais faire attention à l’alcool ça rend fou !

Toute pomponnée, mon petit ensemble gris clair et mes cheveux tirés en arrière, j’ouvris la porte du bureau et là : ils étaient tous le nez dans leurs dossiers, pas un ne leva la tête quand je leur lançai un tonitruant : salut les mecs et les nanas !

Plus de doute, je suis un homme. Je vais devoir m’habituer, mais je n’y vois qu’un avantage : enfin je vais pouvoir choisir ma meuf et je ne serai plus seule.

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Je vous invite donc à écrire un petit texte en prose ou en vers portant sur un moment (passé, présent, à venir, réel ou imaginaire) particulier (joyeux, saugrenu, étrange, stressant, agréable ...) dans lequel l'électricité (ou son absence) y a joué un rôle important. Mots imposés à inclure (ambre, ampoule, appareil).

 

La peur d’Yvan

Il n’était encore qu’un gamin et les temps d’après-guerre n’étaient pas faciles à vivre.  Un soir d’orage, enfermés dans la maison isolée du village avec pour toute clarté une bougie posée sur une assiette retournée, ils attendaient tous la fin de l’orage dans le noir car l’électricité avait été coupée. De toute façon, même en temps normal leur lumière se résumait à une ampoule de 25 watts au -dessus de la table, donc ça ne changeait pas grand-chose.

La mère avait fait cuire dans la journée un pot au feu et le soir, ils devaient boire un bon bouillon couleur d’ambre avec des « yeux » dedans comme disait Yvan en parlant du gras flottant. Hélas, elle n’arrivera pas à le réchauffer alors elle avait opté pour des pommes de terre à la braise étant donné que l’orage avait commencé avant qu’elle ne mette la table.

 Des éclairs aveuglants suivis de coups de tonnerre assourdissants terrorisaient Yvan. C’était la première fois que le ciel se fâchait avec une telle violence.  Heureusement il y avait la cheminée pour réchauffer les pommes de terre sous la braise, car il était hors de question d’aller chercher du charbon pour alimenter la cuisinière. Même sa mère qui en avait bravé d’autres se mit à prier.  Yvan, attaché au bas de sa robe, gémissait : Maman j’ai peur.

— Mais non mon grand, ce n’est qu’un orage, il n’y a pas de risque, nous ne craignons rien nous sommes à l’abri. Partout des bruits et ce vent violent qui faisait hurler les girouettes et les volets, démentaient un peu ses propos rassurants.

Ils n’avaient jamais connu un tel ouragan. En pleine campagne, les orages étaient fréquents mis ne duraient pas.  Tout à coup, ils entendirent la sirène de la mairie. Il fallait rester chez soi surtout ne pas essayer de sortir, c’étaient les consignes dans ce cas.

Yvan se mit à hurler, sa mère ne savait plus quoi faire pour le calmer quand soudain elle se souvint qu’il devait y avoir dans un placard un appareil que l’on se mettait sur les oreilles lors des bombardements, une espèce de casque. Elle le chercha, et le trouva rapidement. Vite elle le mit sur la tête d’Yvan et sourit quand elle se rendit compte qu’il n’entendait plus rien.

Une heure plus tard enfin elle put ouvrir la porte et constater qu’à part un vieux cerisier foudroyé par la foudre, les dégâts n’étaient pas trop importants.

Depuis Yvan demande souvent à dormir avec ce casque, il dit qu’ainsi, il n’entendra plus si un orage revient…

 

 

 

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

 

 

 

 

Pour le lundi 18 mai 2020 – Défi 237 – Et si vous m’écriviez un petit texte avec le maximum d’anagrammes de « CHAUVE-SOURIS »

Il se trouve que l’actualité est tellement morose que je décidai d’aller me promener dans le petit bois derrière le village. Mais avant je devais boire, une soif intense me brûlait le gosier. Je bus une demi-bouteille d’eau et ma soif assouvie, je cherchai quelle chaussure je pourrais bien mettre étant donné que je ne pouvais supporter que mon attelle au pied gauche. Oui un accident stupide en descendant d’un trottoir en ville. J’avais joué les héros mais ma mère m’avait bien dit : quand tu feras un faux mouvement plusieurs fois crois-moi, tu t’en soucieras !

Me voilà donc clopinant sur le petit sentier désert quand face à moi, surgi de nulle part, un petit bonhomme me barra le chemin, le fusil pointé vers moi.

— Arrêtez-vous là madame, n’avancez pas…

— Et que me veut ce chasseur des grands chemins ?  Osai-je dire à voix basse.

Je tremblais un peu de peur mais aussi de colère. Que me voulait cet imbécile taillé comme un souriceau ?

— Tu ne m’effraies pas, en revanche tu ne m’inspires pas confiance et je craindrais plutôt que tu ne me chouraves mon portable.

— Tais-toi et suis-moi.

Il en fallait beaucoup pour que je m’ahurisse mais là je restai sans voix.

Je le suivis néanmoins par curiosité. Nous passâmes le long des coursives de l’ancien château dont il ne restait que des ruines, et là soudain il se retourna, me regarda bien en face et osa me dire qu’il fallait que je souscrive à sa requête sinon gare !

— Gare à quoi ?

— Tu n’as pas compris que je suis un ami, je veux simplement que tu viennes à la maison. Ma mère est souffrante et j’ai besoin d’aide pour classer ses papiers, ses vêtements et ses archives à descendre du grenier.

Je me réveillai en sueur. J’étais assise sur le bas-côté de la route et ma cheville malade était toute tordue. J’avais dû me faire très mal au point de tomber dans les pommes.

J’appelai à l’aide mais ne reçus aucun écho.

Ah ! si seulement ce petit type tout ratatiné ressemblant à une chauve-souris n’avait pas été un rêve !

A ce moment de l’histoire, je ne me souviens plus de rien sinon que je me retrouvai dans un grenier en train de classer des papiers et qu’une vieille dame me répétait : par date, ma petite, par date… 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Je vous propose de lire les titres des livres que vous avez chez vous. Créer une histoire basée sur un, plusieurs titres ou des mots qui s’y trouvent.

Mes livres choisis

- Je peux me passer de l’aube (Isabelle Alonzo)

- Une gourmandise  (Muriel Barbery)

- L’élégance du hérisson (Muriel Barbery)

- Poète et paysan  (J-Louis Fournier)

- Interdit (Karine Tuil)

- Colline (Jean Giono)

- Ainsi soit-il (Benoite Groult)

Ma vie simple

Il était vingt et une heures. Je regardais la nuit tomber doucement sur mon jardin et les arbres devenir des ombres de plus en plus noires.

Personnellement, autant je peux me  passer de l’aube, autant pour rien au monde je ne raterais un coucher de soleil sur une colline. Hélas, je vis dans une région où les monts et les vallées sont rares alors je me contente de me promener à la tombée de la nuit dans mon jardin.

Avez-vous déjà observé et constaté l’élégance du hérisson quand il se croit seul et que soudain il est dérangé ? Il entre la tête vivement et on ne voit plus qu’une boule de poils piquants. Il ne bouge plus et attend que l’intrus s’éloigne pour sortir timidement son joli petit museau.

Je lui apporte régulièrement une gourmandise dont il raffole, cela m’est facile car il s’agit de croquettes pour chat. J’en prends une  petite poignée dans le sachet du mien et bien entendu la  petite bête ne les mangera que lorsque j’aurai quitté les lieux.

Eh oui ! J’aime la nature, j’aime les champs labourés, la terre grasse et aussi le chant des oiseaux, je suis en quelque sorte  poète et paysan à la fois.

Dans ma vie simple remplie de petites joies je m’autorise tout : ne rien faire si cela  me chante, boire un petit coup  de ma gnole si j’en ai envie et ne pas me coucher de la nuit par exemple. Rien ne m’est interdit. La seule chose qui me gêne est de ne pas connaitre  l’heure de mon  grand départ. Mais j’ai bien vécu, j’ai aimé la vie alors je dirai le jour venu : Ainsi soit-il. !

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Défi 235 (croqueurs de mots)

Ecrire une  UCHRONIE

*Une « Uchronie » étant un récit imaginaire, qui a pour point de départ un Événement historique dont on modifie à sa convenance et selon son imagination, l’évolution et l’issue.

 

Et si cela avait été vrai ?

Je revenais de la manifestation contre la guerre d’Algérie et j’avais eu la chance d’échapper au massacre du métro Charonne. C’était le  huit février 1962. Et là devant mon immeuble un garçon m’attendait. Il s’appelait Maurice et habitait au troisième étage. Il me raconta que  lui  aussi était à la manif et qu’il avait entendu les manifestants applaudir la police. Ce n’était pas possible, j’y étais !  Lui dis-je.

— Moi aussi et je t’assure que c’était superbe ; toute cette foule qui scandait : vive le Roi, vive le Roi ! Ces cris de joie me donnaient des frissons.  Tu te rends compte, le Roi Louis XVI en personne assistant de son carrosse à l’ovation de son peuple !

—  Mais voyons…

— Comment cela ne t’a pas fait du bien de voir enfin tout ce monde rassemblé pour le fêter ?

— Mais…

— Quoi ? Tu vas te réveiller enfin Jacqueline ?  Ca fait une demi-heure que tu bafouilles n’importe quoi dans ton sommeil, tu rêvais à quoi ? 

—A rien ou plutôt si, au roi…

— D’accord rendors-toi et essaie de rêver que tu es dans  le silence d’un couvent ça m’aidera à me rendormir !

 

 

 

 

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