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Jeu 148 (croqueurs de mots) l’Océan
Pèlerinage
Défi 147 des croqueurs de mots :
“Ohé matelots, matelots naviguent sur les flots”
Les matelots n’ont pas le choix du capitaine
Sont-ils à la fête ? Ou complotent-ils ? Après avoir observé leur manège : Dites-moi, avec le style qui vous convient le mieux, ce que vous en pensez.
Le capitaine
Cinq hommes portant pour tout bagage
Un uniforme de marins
Se sont regroupés près du bastingage
L’un d’eux semble plus disert :
Oh les gars !il ne sera pas dit
Qu’un homme venu de la ville
Un capitaine de pacotille
Un marin de salon
Entrainera les matelots !
C’est bien beau d’avoir du galon
Mais il faut connaitre la mer
Et là il veut nous faire naviguer à vue
Une tempête arrive
Et il ne veut pas céder !
Foutons- le à l’eau
Pour qu’il connaisse
Enfin la mer !
Allez les gars : un! Deux ! Trois !
Et le capitaine tout frais émoulu
Des grandes écoles
Dans l’eau se débattit
Sous les rires et les moqueries
De ses matelots.
Très chers patients, notre amie Enriqueta a l’honneur de nous inviter
A l’hôpital des Croqueurs où nous serons tous malades le Lundi 20 Avril :
Elle voudrait qu’on lui raconte une histoire de malade
Ou de médecin ou de pharmacien ou d’hôpital ou de médicament… ou un mélange.
Elle tue le bonheur
Quand elle nous tombe dessus.
Pourquoi moi je me le demande ?
J’attends.
Les bruits de machines les voix étouffées,
Et moi.
La vie, la mort autour de moi
Faites qu’elle ne s’arrête pas
Qu’elle m’épargne !
Qui n’a pas vécu cette angoisse,
Cette attente,
Ce grand moment de solitude,
Qui nous prépare à une chose
Que nous ne connaissons pas.
Dont nous n’avons même aucune idée,
Ne pourra comprendre ces quelques mots
Griffonnés à la hâte pour tromper
La peur envahissante au fur et à mesure
Que les minutes s’égrènent !
Les mains moites, les aisselles humides
Nous attendons fragiles et vulnérables
Assis sur le bord des fesses
Le corps en détresse.
Une voix m’a dit : attendez quelques instants
Nous viendrons vous donner les résultats
Allez vous installer dans la salle d’attente.
Ca fait des minutes que j’attends,
Presque une heure que je suis là,
Diminuée, tremblante.
Je n’ose regarder autour de moi
Des malades perfusés, des lits médicalisés
Je suis vraiment dans un couloir d’hôpital.
Et cette télévision haut perchée
Qui diffuse un feuilleton insipide
Que personne n’écoute ni ne regarde.
Trop haute pour ceux qui sont assis
Et inutile pour les alités.
Mon dieu, je ne crois pas en toi !
Mais fais que vite sur mon sort
Je sois fixée
Surtout que l’on ne vienne pas me dire
D’une voix musicale : un tout petit rien
Madame, ce n’est qu’un tout petit rien.
Pourvu que cette phrase reste derrière
Ces portes blindées ! et que souriante
Une dame en blanc me murmure :
Tout va bien madame.
En attendant, personne ne vient
Et j’ai peur !
Un homme tousse, une femme se mouche
Une autre toute pâle essaie de retrouver son souffle,
Essaie simplement de survivre
Encore un peu, couverte de tuyaux,
de perfusion et le souffle court.
J’écris, je tremble, le buste raide
Je frissonne de froid ? Non,
Je pue l’angoisse et la peur, je le sens
Cette attente est inhumaine.
Une heure est passée, je suis toujours là
Un autre malade est arrivé dans le couloir
Il traîne sa bouteille d’oxygène, il est livide,
Il marche avec une canne.
Peut-être bientôt ferai-je partie de ceux-là ?
Je rejoindrai peut-être cette horde de malades en partance
Désabusés mais pleins d’espoir …
D’un peu de vie….
Madame D ? Voilà vos résultats
Nous vous conseillons d’aller voir votre médecin
Devant la terreur que doit refléter mon visage
La dame en blanc ajoute :
Oh ! ce n’est pas grave, un petit rien
Un tout petit rien, mais il vous expliquera
Bonne journée madame !
Comment puis-je passer une bonne journée ?
Il va me falloir attendre encore ?
Je vais lire les résultats puisque je les ai là…
Dans une grande enveloppe bleu ciel
Je lis en marchant vers la voiture
Je ne comprends pas un mot !
Pourtant c’est de moi qu’il est question ?
De mon corps ? Je baisse les bras,
Je souris vaillamment à celui qui m’accompagne :
On m’a dit qu’il n’y avait qu’un tout petit rien.
Nous attendrons de savoir ce qu’est, ce petit rien…
Sûrement rien
Sinon ils me l’auraient dit hein ?
Défi n° 42 :
Le portrait de mon maître ou de ma maîtresse
"On dit souvent des animaux de compagnie
qu'il ne leur manque que la parole...
Pour ce défi, laissons-les s'exprimer et dépeindre leur quotidien,
en dressant le portrait de leur maître ou maîtresse adoré(e)
(Ne mettez surtout pas de côté vos petits travers )"
Ils sont gentils
Il est adorable, si je vous assure
Mais alors quelle mère poule !
Je ne peux faire deux pas dans le jardin
Sans qu’il ouvre la porte et me regarde
Aussitôt je me sens épiée et forcément
En colère je rentre.
Il s’excuse presque le bougre !
Pourquoi rentres-tu ?
Je voulais seulement savoir où tu étais ?
Je peste et monte à toute allure
Me réfugier au premier étage
Je boude, je me love sur son lit
Et j’attends l’heure du repas.
Il m’appelle, une fois, deux fois,
annxieux, sa voix est pleine d’inquiétude.
Isis ne répond pas ?dit-il à Elle,
Troublé et perturbé !
Alors Elle monte voir où je suis
Et là je m’étire langoureusement
Me frotte contre ses jambes
Et sa main me caresse
Je les aime tous les deux.
Mais qu’est-ce qu’ils peuvent être agaçants
A me surveiller tout le temps !
Je n’ai plus aucune liberté
Alors je dors et m’empâte….
Le vieux assis sur un banc
La tête contre le mur
Recouvert de glycines
Fredonnait doucement :
« Parlez-moi d’amour
Redites-moi des choses tendres »
La petite, émerveillée
Posa son panier
Plein de légumes frais,
Sortit de sa poche
Une pièce de monnaie
« Tenez monsieur »
Voilà cent sous
Continuez à chanter
C’est si beau
Ce que vous fredonnez !
Défi n°139 Résistance
Vous vous souvenez des paroles de la chanson “Résiste” de France Gall
“Résiste! Prouve que tu existes, cherche ton bonheur partout,
Va, refuse ce monde égoïste! Résiste!
Suis ton coeur qui insiste, ce monde n’est pas le tien,
Viens, bats-toi, signe et persiste. Résiste!”
A vous d’écrire sur ce thème
J’essaie, pourquoi pas ?
Je fus une écolière moyenne
Je fus une employée de bureau moyenne
Mais une chose est sûre et perdure
Au piège des profiteurs de tout poil
Jamais ne me suis laissée piégée
Aux compliments, puis plus tard
Au serment de fidélité
Puis encore aux flatteries
Non justifiées je n’avais
Et n’ai toujours eu qu’une devise :
Résister à la tentation de baisser les bras
Devant la société qui s’écartèle
Résister aux appels discrets
D’hommes et de femmes en mal de tendresse
Résister à mes pulsions
Résister à mes passions
Mais ….
Pourrais-je résister encore longtemps
Aux heures qui passent ?
Pourrais encore longtemps
Résister aux blessures du temps
Qui broient et cassent
Mes envies, mes espoirs
Et ma vie…
Défi 137 (croqueurs de mots)
Thème retrouvailles
Raconter en prose en vers des retrouvailles qu’elles soient voulues ou même imaginaires avec :
Soit une personne (ancien ami, amour passé, proche, connaissances)*soit un objet, un lieu, une perception visuelle olfactive, auditive.
Retrouvailles
Nous sommes nés la même année
Et pendant longtemps,
Il ne fut guère qu’un ami lointain.
La vie nous avait séparés.
Et nous avions chacun une pensée
Pour l’autre…mais sans s’attarder.
Nous eûmes vingt ans.
Et une coïncidence sans doute
Nous mit face à face un jour d’été
Nous nous aimâmes,
Nous nous fîmes des serments
Toujours les mêmes
Des je t’aime pour toujours
Des je t’aimerai jusqu’à ma mort…
La vie nous a de nouveau séparés.
Les ans ont passé à une vitesse folle
Nos souvenirs enfuis
Ou du moins enfouis
Nous n’y pensions plus…
Ou si rarement !
Et puis un jour faisant mon marché
Le long du Cours de Vincennes
Je l’aperçus. Mon cœur cogna
Je devins toute pâle.
Mon regard ne le lâchait pas
Il se retourna et me vit.
Lu aussi me reconnaissait
Je l’ai vu dans ses yeux.
Mais il n’était pas seul
Et lâchement
Il a pressé le bras de sa compagne.
Et en fuyant m’a bousculée
Me fixant comme jamais !
Des mots simplement des mots
Je t’aime toujours.
Et il a de nouveau disparu.
J’ai quatre- vingt- huit ans
Et entendre cette déclaration
M’a émue plus que de raison
J’ai pleuré come une jeune fille
Qui vient de perdre
Encore une fois
Son premier amour.
C'est un vêtement que vous aimez, que vous continuez à porter malgré le temps qui passe ou que vous avez gardé bien que vous ne le portiez plus ou que vous avez perdu et qui vous manque cruellement. Racontez ou illustrez ce lien particulier avec ce vêtement
Que ferais-je sans toi ?
Tu es ce que j’ai de plus cher
Dans tous les sens du terme !
J’avais eu la folie de tomber amoureuse de toi
Et j’étais entrée dans le magasin
Rougissante comme une jeune mariée.
Madame, auriez-vous ma taille
Pour cette chose magnifique.
Sûrement, attendez je prends votre tour de taille
Puis votre tour de poitrine
Ah très important votre tour de hanche !
J’allais oublier.
Elle me tournait, me retournait, me tâtait
Pour enfin me dire :
Vos seins sont trop petits,
Il faut les mettre en valeur
Votre taille est trop épaisse,
Il va falloir jouer sur les coutures
Vos cuisses sont un peu minces
Mais vos fesses sont belles,
Il n’y a rien à changer.
Je devais avoir l’air tellement niais
Qu’elle me regarda d’un air étonné :
Mais madame vous pensez bien
Qu’une combinaison en lamé rose argenté
Se doit de vous aller comme un gant
Vous en êtes consciente je pense ?
Je revins le lendemain et l’enfilais
Elle me tombait idéalement !
Pas un faux pli, pas une couture apparente
De la belle ouvrage !
Oh merci madame, c’est ma cousine qui va être heureuse
Comment ça votre cousine ?
C’est un cadeau que je lui fais elle va être ravie !
J’entendis un grand bruit :
La vendeuse était tombée derrière son comptoir.
Je n’ai toujours pas compris
Alors superstitieuse je me suis dit
Qu’elle allait porter malheur à ma parente ;
Donc, depuis c’est moi qui la porte
Le matin au réveil je l’enfile,
Le soir je la garde pour dormir
Elle est élimée maintenant un peu partout
Son rose cuivré a pâli
Mais je ne m’en lasse pas.
Elle est ma seconde peau….
Ça fait vingt ans que je ne la quitte
Que vraiment pour la passer à la machine
Et ce jour-là je me sens nue….