DEFI 61
On évoquera :
Soit les préparatifs d'un voyage, Soit le retour de voyage, Sur le thème de la valise
(Ou paquetage, ou sac à dos, ou bagages, ou les mains dans les poches si vous savez voyager très léger !).
Chacun s'exécutera selon son inspiration : par écrit, en prose, en vers, en chanson ou bien en dessin ou en photo !
On pourra bien sûr combiner texte et illustration(s), ou juste écrire, ou juste montrer !
***
SACS CADEAUX
— Sandrine ?
— Oui Maman ?
— Tu avais bien dit que tu prenais ton petit poste de radio et les K7 ?
— Oui je les ai pris, bien sûr, je te les ai mis dans ton sac rouge, le moyen, pas celui à
roulettes, tu sais le cadeau que tu as reçu en commandant ta robe longue.
— Je n’ai pas non plus ma robe longue…
Sandrine s’énervait. Cela faisait deux mois qu’elle avait réussi enfin à louer un studio au bord de la mer, à mille kilomètres, à Argelès-Plage
exactement et voilà que sa mère commençait à geindre.
Elles n’avaient pas encore ouvert les placards que ça commençait ! Et dire qu’il y en avait pour un mois. Mais pourquoi avoir loué pour une si longue durée ! Elle se le reprochait déjà !
Sandrine avait la quarantaine, divorcée et Françoise, sa mère presque soixante ans, veuve. Toutes les deux travaillaient dans la même entreprise et avaient eu beaucoup de mal à avoir les mêmes dates de vacances. Quand enfin elles furent acceptées, quand enfin après de difficiles recherches sur internet pour trouver une location décente en plein mois d’Aout, il fallait que sa mère trouve le moyen de l’ennuyer avec ce poste de radio !
— Bon, ne t’énerve pas maman, donne-moi ton sac que je regarde, puisque tu ne n’as pas encore ouvert.
— Appelle-moi idiote, je en suis pas folle quand même, maniaque, je te l’accorde, mais si je te demande ce poste, c’est que je ne l’ai pas trouvé ailleurs.
— Puisque je te dis dans le sac moyen, Maman ! répondit Sandrine vraiment très énervée.
Fâchée, sa mère se réfugia dans la salle de bains et commença à installer ses produits de toilette et de beauté.
Sandrine, pendant ce temps essayait d’ouvrir le fermoir de ce fichu sac rouge. Elle pestait, ces cadeaux bon marché offerts ne devraient pas exister, ils ne valent rien la plupart du temps, la preuve celui-ci ne s’ouvre pas !
— Maman !
— Qu’y a-t-il ? Tu as retrouvé ?
— Ce sac n’est pas le tien !
Elles firent l’inventaire du sac et se regardèrent, gênées : que de la lingerie sexy, rouge, noire, des guêpières, des nuisettes en satin, des strings, et surtout une enveloppe au fond :
Pendant que tu m’attendras dans la chambre, mon amour, essaie ces petites choses qui doivent
t’aller à merveille
Signé Daniel
— Mais comment as-tu fait pour te tromper de sac Maman ? C’est à l’aéroport que c’est arrivé ? Dans l’autocar ? C’est insensé !
— Mais si je savais ma fille !
Et soudain, Françoise se mit à rire, mais à rire, en essuyant les larmes qui lui coulaient le long des joues.
— Et ça te fait rire !
— Oh oui !! Tu imagines la tête de cette dame quand elle va ouvrir mon sac ?
Et quand elle découvrira mes culottes « ventres plats » mes bas de contention, mes soutiens-gorge ? qui s’ouvrent devant, et surtout mes pyjamas en coton gratté à manches longues ? Et si j’ajoute mes K7 « dix heures de gym sénior à faire tranquillement chez soi »
Devant l’hilarité de sa mère, Sandrine se détendit. — Tu as raison, il vaut mieux en rire mais IL n’empêche que dorénavant, tu éviteras de te servir pour des longs voyages de ces maudits sacs identiques pour toutes les clientes !
Elles descendirent voir la mer, elles riaient
encore.
Finalement ces vacances s’annonçaient sous le signe du rire, le mois passera vite.
Fin