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Le blog de Marie Chevalier

Le blog de Marie Chevalier

un blog pour mes écrits et pour y recevoir mes amis

defis croqueurs de mots

Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Défi  204 :  Robert

Nous fêterons la Saint Robert !

A vous de nous parler des Roberts célèbres ou non, du petit Robert, de la ville de Robert, des roberts, que sais-je encore… !!! En prose ou en rime, et surtout de tenter de nous faire sourire.

 

Robert le cancre

 

Le jour où j’ai rencontré Robert, il venait juste de débarquer de sa ferme natale.  Ses parents l’avaient envoyé à la ville, chez  nous,  afin que nous  le logions quelques semaines en attendant qu’il trouve un travail. 

Ce ne fut pas simple car  il faut dire  que ce brave garçon ne savait pas lire. Quand il fallut remplir sa lettre de motivation,  je décidai de taire cet handicap en me jurant que je ferai tout pour lui apprendre rapidement à se débrouiller

Sa mère était ma sœur et elle avait fait ce que l’on appelait à l’époque un beau mariage.  Le cultivateur du village possédait pratiquement toutes les terres aux alentours et se pavanait dans sa BMW toute la journée pendant que deux garçons  s’occupaient des tracteurs, des semailles, de la fenaison, de  la moisson, bref de tout ce qui  se fait dans une ferme. 

Ma sœur  qui adorait son gros nounours comme  elle  l’appelait  prenait soin des  bêtes.  Ils avaient depuis longtemps arrêté  l’élevage des bovins et  avaient par contre  un beau cheptel de volailles, très prisées par  les  ménagères.

Hélas, il y avait Robert. Que faire de ce gamin qui passait ses journées  à regarder le ciel et à chantonner assis au bord du champ où s’escrimaient les deux ouvriers agricoles. Jamais un coup de mains, jamais une aide.  Il se goinfrait des casse-croutes mais surtout ne partageait pas. En fait il était  odieux et  pas du tout apprécié. Il le savait et  il disait  souvent « : ils ne  m’aiment  pas ?  Je m’en fous moi non plus.

C’est donc ce jeune homme de vingt-cinq ans que je devais prendre en charge pour quelques semaines. Rodolphe et moi n’étions pas spécialement emballés mais  bon, nous n’avions pas d’enfants et ce jeune homme  pouvait s’améliorer sans doute au contact de gens différents et  surtout disponibles pour lui.

Un jour je rentrais de faire mes courses et  j’en avais  profité  pour acheter un « petit Robert ». Cela me serait plus simple  pour lui expliquer  les mots.

Quand  il déballa le paquet cadeau que m’avait fait gentiment la vendeuse, il s’écria : mais c’est moi, c’est moi qui l’ai écrit  et pourquoi ils m’ont  mis  que j’étais  petit  je suis grand  je mesure  un mètre quatre-vingt !

Il paraissait horrifié que l’on ait pu lui faire  « ça »  Comment avaient-ils osé ! Il criait, vociférait  et se mit à pleurer en répétant : je ne suis  pas petit, je ne suis  pas petit.

Vous imaginez dans quelle galère je me retrouvais ? Allez donc  lui expliquer sans le froisser qu’il s’agissait d’un livre et qu’avec ce livre  j’allais lui apprendre à lire et écrire ?

Quand mon mari rentra, je lui expliquai ce qui s’était passé cet après-midi  et il s’est  mis à rire.

  • Tu aurais  dû acheter le  petit Larousse, me dit-il, hilare.
  • C’est que tu ne connais  pas Robert, il trouvera encore autre chose, en fait je crois qu’il ne veut pas apprendre, c’est un paresseux ?

J’étais furieuse. Je téléphonai à ma sœur pour lui expliquer et vous savez ce qu’elle  m’a répondu ? 

  • Tu  es vraiment  incroyable, tu connais son prénom et tu le nargues en achetant  un dictionnaire du même nom.
  • Mais je ne le croyais  pas assez bête  pour  penser cela !
  • On voit que tu n’as pas d’enfants, regarde Robert De Niro il a appris à lire  sans dictionnaire  mais avec une femme qui avait envie de  le faire sortir  de sa  misère.

Je raccrochai, ma sœur était aussi folle que son fils ! Elle mélangeait les films et la vie, pas étonnant que son Robert  soit  ignare.

Je décidai d’arrêter là, et je le reconduisis  à la gare. Arrivée sur le  quai, il m’a regardé  bizarrement et  m’a dit : tu sais que tu es très jolie et en plus  tu as de beaux petits roberts. Je craquai, le plantai  là et partit en courant et surtout en riant !  Ah ! Ça, il savait ce que c’était  plus que  les mots du dictionnaire !  Quel pitre ce Robert !

 

 

 

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Pour ce défi 203 Laura nous propose sa partici “PASSION” …

Elle fait  appel à votre gourmandise livresque en mariant ses deux passions :

"Les livres et les paysages"

 

La vieille dame qui s’aime

 

Je suis devenue une vieille dame sans m’en rendre vraiment compte. En effet  il se trouve que j’ai toujours fait fi de mes anniversaires. C’était l’occasion pour moi de recevoir des cadeaux et certaines fois  pas des moindres. Je me faisais belle  pour ce grand jour et surtout  pour entendre autour de moi des chuchotements d’envie :

— Vous avez vu comme elle se tient bien ?

— Vous ne pensez pas qu’elle se fait tirer la peau ? 

— Vous croyez ? Remarquez  cela  serait bien dans sa nature : que du faux, du clinquant, vouloir toujours épater les autres.

Leur jalousie ne m’atteint pas car  je sais comment elles peuvent être odieuses  même entre elles alors qu’elles sont copines, alors moi qui ne suis pas de leur monde forcément, elles ne m’aiment pas.

Si l’on réfléchit bien ça veut dire quoi aimer ? on aime  le lapin en gelée  on aime  être bronzé, on aime sa  meilleure amie, on aime  peut-être un homme ? on aime peut-être une femme ?

Ce verbe divulgué ne veut rien dire hors de son contexte.

Donc  je ne plais pas. Soit on m’ignore, soit on me fait des courbettes sous  prétexte que je suis une grande dame de la  littérature. Je reste modeste  mais  mes romans ont un succès fou surtout auprès des adolescents. En effet  j’aime décrire  les sentiments de frustration que peuvent ressentir  les adultes  face à leurs gosses qui doucement entrent dans leur monde. Et là je suis formelle bien que les  parents ne veulent pas l’admettre, il y a des tensions qui ressemblent fort à de la jalousie.  Ces enfants les poussent vers la vieillesse en s’épanouissant et comme je n’aime pas les gens, je trouve cela jouissif. L’autre jour une voisine (à qui je ne dis que bonjour  bonsoir) s’approche de moi et  me fait remarquer avec arrogance que ma jupe a  une tache en bas sur l’ourlet.  Je rougis et vexée  je lui réponds du tac au tac que la tache sur ma jupe n’atteindra jamais celle qu’elle a sur la joue.  Oui je sais ce n’est pas gentil, mais elle  m’avait cherchée aussi et ce n’est pas de mon fait si elle est  née avec une  «tache de vin » sur le nez. 

Je  bavarde, je bavarde mais en fait  ce que je veux surtout dire  c’est que  mon souci principal n’est pas de plaire. Que l’on aime  mes livres  j’en suis flattée bien entendu mais  je ne me prends pas  pour  une grande écrivaine. Je préfère de loin la lecture, m’embarquer  avec Victor Hugo  les matins quand blanchit la campagne  ou rêver au bord d’un lac avec Lamartine....  J’aime la littérature poétique, j’aime  les grands espaces, la  mer, les lacs mais je  m’égare…

Un bon livre vaut tous les amis du monde. Mais  me direz-vous  qu’est ce qu’un bon livre ?  je répondrai sans hésiter : les miens…

Je croule sous le succès, on s’arrache mes romans et  moi-même  j’adore me lire. Assise devant  un plan d’eau, devant  la mer, dans  un parc  ou tout simplement  juste en regardant un beau coucher de soleil, mon livre fermé par son marque-pages là où je sais que  j’ai écrit le plus  beau passage.

Je fais de l’autosatisfaction ?  C’est ce que pense cette  garce de  voisine, mais elle ne sait pas tout ce que  j’ai dans le cœur, dans la tête et  dans les doigts. Elle ne sait pas ce que je ressens quand  je regarde un arbre en fleurs  ou mieux un oiseau chanter à la plus haute branche !

Car j’ai une devise : j’aime ce qui est beau, je cite : mes romans et la nature. Je suis donc une femme  heureuse, n’en déplaise à mes détracteurs.

 

 

 

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Défi 202 croqueurs de mots

“LE TANGO EST UNE PENSEE TRISTE QUI SE DANSE !” (Enrique Santos Discépolo)

 

J’avais vingt ans et j’étais follement amoureuse d’un garçon de mon âge mais hélas il ne me regardait point.  Nous avions pourtant une  passion commune  la danse. Nous habitions Paris tous les deux et le samedi soir  nous nous retrouvions devant  des  bals. Nous  adorions cela.  On ressortait vers les  deux heures du matin ruisselant de sueur et  les vêtements collés au corps mais comme nous étions  heureux ! Nous étions amis d’enfance malgré nos différences. En effet  la famille d’Hervé était très riche et la mienne était à leur disposition.  Je m’explique : ma mère faisait  le ménage, la cuisine et  mon père servait de chauffeur et d’homme  à tout faire dans  leur hôtel particulier. Mais cela  ne nous avait aucunement gênés et  nos parents avaient eu la délicatesse de ne  jamais  parler de notre position sociale réciproque, si bien que nous avons très vite tout partager. Au début  il me donnait ses jouets qu’il ne voulait  plus  puis ce fut des vêtements. J’adorais  me déguiser en garçon alors ses pulls, même ses  pantalons que ma mère retaillait  à ma  taille me convenaient parfaitement. Puis doucement  il y eut  une  petite étincelle : nous ne nous tenions  plus  par la main par exemple. Il ne  me  parlait plus de ses copines ni moi de mes copains.  L’un et l’autre étions en train de devenir des adultes et  nos occupations  divergeaient. Il partait en voiture avec ses  parents dans leur  maison de campagne et  nous restions dans notre  modeste logement.  Je m’ennuyais et c’est à ce moment que j’ai connu Jonathan qui  adorait danser.  Il m’emmenait partout avec son scooter dans les bals de  banlieue.  Je m’épanouissais et  flirtais avec tous. Il n’était pas jaloux, il savait que de toute façon notre amourette ne serait qu’éphémère car il devait partir en Allemagne pour continuer ses études diplomatiques.

De plus en plus, je me languissais d’Hervé et ça m’agaçait car il n’y avait rien entre nous que  de la tendresse et de l’amitié. Il fallait que je m’y fasse, de toute façon, nous n’étions pas du même monde.  

Et puis un soir que je dansais avec Jonathan dans un petit bal de banlieue, je  me mis à pleurer. Immédiatement, mon amoureux s’inquiéta : tu es souffrante ?  Tu as mal quelque part ? Tu veux que l’on rentre ?

Je sanglotai de plus belle sans pouvoir répondre. Comme il insistait, d’une traite je lui avouai que le tango que nous étions en train de danser était notre chanson fétiche  à Hervé et moi.  Je lui avouai également qu’il me manquait terriblement.

Il eut une  petite réaction déplaisante  mais je le compris. Il me repoussa et  me proposa de me raccompagner.  Le visage fermé, il ne desserra pas les dents jusqu’à ce que nous  arrivâmes devant chez moi, en bas de  mon immeuble et là il me dit: c'est la  dernière fois que nous nous voyons  Isa, je ne supporte  pas d’être le second. 

Je ne répondis pas, je l’embrassai sur la joue et il partit. Je venais de prendre conscience à ses  mots que j’étais  complètement dingue d’Hervé,  mon copain d’enfance.  Il avait fallu ce sacré tango pour que je me rendre compte à quel point il comptait pour moi.  La route sera longue  pour arriver à le convaincre car  de son côté  je sais que je ne suis qu’une  copine  mais j’y arriverai. Je l’emmènerai au bal et  lui avouerai que je l’aime  en dansant : la comparsita que nous dansions quand nous avions  dix ans  en écoutant les vieux disques de ses  parents.

Quand on sera grands, ce sera notre chanson en avions-nous décidé, en scellant notre vœu d’un doux baiser sur la joue.

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Défi 201 croqueurs de mots

Nous sommes en hiver et …

« Quand Paris s’enrhume, l’Europe prend froid »

 

Mon amie belge  a attrapé un rhume. Normal elle me dit qu’il fait très froid.  Je lui réponds que nous avons  moins  2 sous abri à Paris. Elle ricane et me répond  moins  8 nous avons, vous me faites sourire avec vos  moins 2.

David, un copain de longue date  qui vit maintenant en Angleterre ne se sent  pas bien depuis quelques jours, je crois qu’il a attrapé une bronchite, normal il fait   moins  12 chez  lui.

Ma meilleure copine, elle, n’a pas voulu rester en France.  Alors depuis trois ans elle vit en Allemagne et vous savez quoi ?  Elle  m’a fait un mail ce matin, elle  est au fond de son lit, fiévreuse et elle attend le  médecin.  Il faut dire qu’il fait moins  13 dans son village.

Le seul qui résiste  à cette vague de froid  c’est mon ancien flirt italien.  Logique, ils ont un soleil magnifique et il fait  3 degrés chez eux.

Mais je dois vous  laisser  je commence à éternuer.  C’est logique  je suis allée  me  promener sans bonnet.

Je n’ai pas de relations dans tous les  pays d’Europe  mais  quand  même  je m’interroge. Il suffit que  j’éternue pour que mes amis dans d’autres pays soient  malades.  Aurais-je  un don ?  Y aurait-il un principe de communication de virus. ?  Par mail peut-être ?  Par sms ?  Ou simplement au téléphone ? 

Alors  je ne vais  plus écrire, je ne répondrai plus au téléphone, je vais  moi aussi sous  ma couette et attendre que cette épidémie de froid  parte. Dès que le soleil reviendra je reprendrai ma correspondance avec  mes  amis lointains. En attendant, Paris commence  à souffrir terriblement du froid. Forcément pendant que je  vous parlais la température a chuté  à moins  16 et la mienne est  montée  à 39,7…. Ou l’inverse.

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

La principale consigne est de commencer son texte par« je me souviens » et une proposition de consigne supplémentaire, uniquement si vous en avez envie : choisir un mot unique dans la liste et l’intégrer dans votre texte : maison, anniversaire, rouge, bateau ou lundi 

 

J’ai tout géré

Je me souviens, c’était un jour comme aujourd’hui. Dès le  matin le brouillard avait envahi le jardin et l’on ne distinguait pas un arbre à cinq  mètres. J’exagère sûrement  mais ce temps  m’a toujours angoissée.  J’ai l’impression que je ne reverrai plus  jamais le ciel bleu et le soleil.

Et ce matin du  neuf février 2040, c’est ce qui arriva. Nous avions été informés  comme toujours  par des voix célestes qui nous avaient mis en garde contre ce phénomène, mais bien sûr nous  ne l’avions pas cru. Depuis quelques années, des pirates s’étaient emparé de nos lasers et autres outils  nucléaires et  nous racontaient n’importe quoi ;  on les appelait les anonymes de  l’espace  car naturellement nous ne savions  pas qui ils étaient, sinon des êtres ingérables.

Marcus, notre père, avait  fait le signe de croix en se levant. Nous en avions tremblé de peur car il ne le faisait jamais sauf en cas de grandes catastrophes et encore, il se contentait souvent de nous dire : si je ne  me retenais  pas  je ferais le  signe de croix.  Mais  là, ce neuf février 2040, il s’était signé.

Mes frères et sœurs, tous dispersés  dans tous les continents s’étaient rassemblés dans  la voute au-dessus  du village de notre  père. Nous attendions, il allait se  passer quelque chose d’énorme et nous  étions  malgré notre  peur, impatients de savoir.

C’est à ce moment  précis, j’avais fermé toutes les vitres de la demeure et mis les alarmes, que tout se  mit  à sonner  partout. Dans les autres demeures, dans  les  jardins, dans  le brouillard, nous n’entendions plus que ces sirènes qui nous envoyaient des messages horribles : faites attention à vous, des hommes et des femmes arrivent à pieds ver nos villes. Ils sont nombreux très nombreux et nous n’avons  jamais vu cette  couleur sur une  peau. Ils sont  rouges, mais rouge vif, leurs cheveux également. De  où viennent-ils ?  Nous n’en savons rien mais restez  sur vos gardes, n’ouvrez à personne. Et  ces sirènes continuaient d’hurler.

Notre père  le premier tomba. Une attaque soudaine. Sans doute un morceau d’étoile qui l’avait frappé ?  Il n’en restait pratiquement plus et elles se désagrégeaient.  Puis un par un tous les  membres de  ma famille tombèrent sauf  moi.  Je ne peux dire s’ils étaient morts  mais aucun ne bougeait. Prise de  panique je hurlais sachant très bien que personne ne  pourrait venir  à mon secours  puisque tout était fermé. Tout à coup je vis ce que ces sirènes annonçaient : derrière nos carreaux blindés des dizaines  d’êtres  venus d’un autre monde regardaient chez nous. Ils étaient  comme sur nos vieilles  photos  jaunies, habillés en costumes  et en robes selon leur sexe. L’un d’eux frappa très fort contre  la vitre et essaya de communiquer par geste avec nous ; je ne savais pas ce qu’ils voulaient sinon nous faire du mal c’est  sûr puisque  le père s’était signé.  Alors  j’ai fait ce que  tout le monde aurait fait à ma  place, j’ai pris  mon fusil au laser et  j’ai tiré  par la  petite lucarne  prévue  à cet effet.  Je tirai jusqu’à ce qu’il n’y ait  plus  personne debout et  poussai un grand soupir.  Le danger était écarté. Ils allaient tous  me féliciter. 

— Claudia ?  Réveille-toi, tu vas encore être en retard à l’école…
Maman avait l’air inquiet et se penchait vers moi.

— Ma  pauvre chérie  je ne sais pas à quoi tu rêvais  mais  j’ai cru que tu avais tout cassé dans ta chambre tant tu as fait de bruit !

— Maman, ne crains rien, je les ai tous immobilisés.

— Bien sûr  ma chérie, j’ai vu toutes tes  peluches  par terre.  Tu as dû les faire souffrir !

Maman souriait et moi je me réveillais. Il n’empêche que tout était calme, grâce à moi, nous avions évité  une invasion d’inconnus d’un autre monde.

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Défi 198 croqueurs de mots

"Surprise de janvier"

Imaginez que l'année commence en vous surprenant, racontez comment vous réagissez.

 

Petit incident sans conséquence

 

Je venais de  passer  un agréable réveillon du jour de  l’An avec deux amis que j’avais retrouvés sur internet.

Nous nous étions rencontrés une fois et avions décidé, puisque nous étions tous les trois libres pour des raisons différentes, de  passer  ce dernier jour de  l’année ensemble entre potes.

Jacky et Théo étaient frères et  ils ne s’étaient jamais quittés. L’un était veuf, l’autre  divorcé et moi j’étais  … célibataire.

Cette soirée se passa  merveilleusement  bien, nous avons ri, ressassé des souvenirs, reparlé de nos amours d’adolescents et  surtout nous avons  beaucoup bu, trop bien sûr et aucun de nous ne  pouvait  prendre le  volant sans  risque.

 — Pas grave, proposa Théo, on va dormir  chez  Véro.

— Qui est Véro ? Demandai-je la voix un peu  pâteuse.

— Son ex, me répondit Jacky. Charmante,  et elle habite  à deux  pas d’ici.

— Ce serait une bonne idée car  franchement  prendre  la route  à cette heure-ci avec tous les  ivrognes qui ne savent pas conduire  ça craint, nous dit Théo hilare, alors d’accord on va chez Véro ?  Sauf que ce qui n’était pas  prévu c’est  que Véro n’était pas chez elle.
 

—Pas grave  insista Théo j’ai gardé les clés de  l’appartement, je lui arrose ses fleurs quand elle  n’est  pas là et  je  donne  à manger à son chien.

Effectivement ce fut un jeu d’enfant. Nous entrâmes sans faire trop de bruit dans  l’appartement et comme nous avions bien bu, il nous prit une   forte  envie d’aller aux toilettes.

Ce fut Théo qui y alla  le premier et Jacky  en second. 

Quand ce fut mon tour, Théo me  prévint : fais gaffe le chien dort dans son panier.

—  Et alors ? 

— Et alors ? Il est gentil mais fais quand  même attention à toi, il ne te connait pas du tout. 

Je rentrai dans la salle de bains  et ils m’enfermèrent, je les entendais rire de leur  bonne  blague.  Il va en faire une tête quand il va se retrouver  nez-à nez  avec  Black.

Effectivement  j’entendis  comme un rugissement  derrière  moi et du fond d’un renfoncement sortit  un énorme chien, genre  boxer baveux. Il vint vers moi en grognant.

Les autres pouffaient toujours. Mais j’avais l’impression qu’ils s’éloignaient. Et quand  j’entendis ronfler, je compris qu’ils venaient de se  vautrer  sur le canapé et s’étaient endormis.

Sauf qu’ils  n’avaient  pas tourné la clé et que j’étais donc  prisonnier dans cette salle de  bains avec un gros chien qui ne semblait pas apprécier d’être dérangé  dans son sommeil. Je lui parlai doucement et  même poussai  l’audace jusqu’à le caresser. Il ne bougea pas, mais ne cessa pas de me regarder.

J’eus  beau tambouriner, appeler, ils ne se réveillèrent pas assommés d’alcool.  Et  puis  le sommeil me  gagna  moi aussi.  Je  me couchai sur le tapis de  bains et  là un truc dément qui, dans l’état où je me trouvais,  ressembla  à un cauchemar : le chien vient se  blottir contre moi en grognant  mais cette  fois de  plaisir.

Ils nous  retrouvèrent  à l’aube  quand  l’un des deux se réveilla, un peu la tête  dans le seau et se rappelant que  je devais  être quelque  part.

En fait  quand je  m’en souviens aujourd’hui,  je trouve que c’était une bonne entrée dans l’année  nouvelle, un souvenir  à raconter  un autre  soir de  « bombance », car nous nous sommes  promis de nous revoir et de se faire  « une bonne bouffe ». …

 

 

 

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

 

Fanfan nous propose donc de  dire ce que nous inspirent ces chaises (En espérant qu’elles nous inspirent)

Pourquoi sont-elles là ? Que font-elles là ? Qu’attendent-elles ? Qu’ont-elles vu ? Etc … Et pour corser le tout, elle  nous demande juste de glisser deux fois le mot « chocolat » dans votre texte en vers ou en prose.

 

 

 

Souvenirs

J’avais enfilé  mes bottes fourrées, mis mon bonnet tricoté mains  sur mes oreilles et ma grosse doudoune  matelassée gris perle. Depuis que j’étais seule, je  me faisais une  règle de conduite très stricte : aller  me promener dans le village quel que soit le temps.  Et bien aujourd’hui, j’avais gagné, après  une averse de neige ayant tout recouvert  le soleil était revenu et c’était vraiment  agréable.

Dans  ma poche droite près de  mon téléphone  portable je prenais  toujours  deux ou trois carrés de chocolat.  Je faisais de  l’hypoglycémie et parfois  j’avais comme un malaise. Vite,  je croquais et  je repartais ragaillardie.

 Mes  pas, encore une fois  me  portaient vers le bout du village, juste avant le cimetière, où je ne  mettais plus les pieds depuis  longtemps. Je n’avais personne  à visiter, mon défunt mari s’était  envolé dans le ciel d’Afrique  et même son urne était restée là-bas dans sa famille.  Je m’en fichais.  Nous étions  plus  ou moins séparés et moi j’étais orpheline.

Souvent  je retrouvais lors de  mes  petites balades deux  dames veuves elles aussi mais  qui allaient arroser  le  pauvre thuya  nain au pied de la  tombe de  leurs maris et  nous nous asseyions  sur  les trois chaises  près du mur de la dernière maison inhabitée juste avant le cimetière.

 Charmante idée d’ailleurs, cela  permettait aux souffrances de  se reposer avant d’aller  s’extérioriser devant  une dalle de ciment.  On se racontait  tout. Trois femmes du même âge, la bonne cinquantaine pimpante. On y allait de nos  histoires de  cœur, de nos aventures, car  nous n’avions  pas cessé d’exister  après la disparition de nos  conjoints, nous étions trop jeunes  pour renoncer à la vie. Parfois nous  éclations de rire mais tout de suite  on mettait un doigt sur la  bouche : chut  ne réveillons  pas les morts  ça porte  malheur et on riait de plus belle. 

Aujourd’hui, je passe devant ces chaises recouvertes de neige  qui semblent nous attendre. Hélas  Corinne et Valérie sont  parties  rejoindre leurs enfants dans  le midi et je reste seule.  S’il n’y avait pas cette  neige, je  m’assiérais  comme  je le fais encore souvent en me  promenant. Je repense  à ces amies qui ne rajeunissent pas non plus.  Si elles  me voyaient soufflant comme  un boeuf  d’avoir grimpé  la  petite côte, elles riraient  je les entends ! Comme c’est bon de les entendre  rire, même  si c’est seulement dans ma  tête.

Je n’ai pas envie  de mouiller mes gants alors  je passe mon chemin et je  prends  un petit carré de chocolat  pour  me faire une  petite douceur.  Comme c’est loin tout ça ! on ne devrait jamais refaire la route de nos souvenirs  à l’envers ! Ça rend triste…

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Défi CDM 196 Deux mots en toute simplicité …

Nuit et Jour

À partir de cela, vous écrirez un petit quelque chose, comme vous l’entendez : en prose ou en vers.

 

Mes nuits sont  moins belles que mes jours

 

Je me tourne et me retourne, je pousse  le drap, je le reprends, 

Je  m’assois sur le bord de  mon lit, je penche un peu la tête en avant  je respire  profondément. Je marche quelques  pas et me recouche. 

Je viens de  me réveiller comme toutes les nuits en sueur, le cœur battant la chamade. Toujours ce mauvais cauchemar. 

Je  suis dans une  maison inconnue, je fais le  ménage et plus  j’en fais  plus  c’est sale.  Pourtant je dois faire vite, je dois  partir  on m’attend. Qui ?  Je ne  le sais  pas  mais je sais que  je dois encore ranger  la chambre et  faire  ma valise. Je n’y arrive  pas et  la sonnette de  mon entrée sonne. C’est à ce moment- là que  je me réveille…

Quand je suis un peu  calmée  je regarde  ma fenêtre, les ombres des  lumières de la rue sur  mon mur, j’essaie d’entendre les  voitures qui  roulent  mais c’est silencieux grâce à mes doubles vitrages. Tout est feutré calme, angoissant.  Enfin je sombre dans le sommeil quelques heures  et soudain sursaute. Cette fois c’est le  jour, il éclaire ma chambre, mon alarme a fait son travail, fidèle elle m’a réveillée  à sept heures comme  tous les matins.

Je  m’assois sur le bord de mon lit, je  me frotte  le visage, je  penche la tête, je respire.  et  me lève.  Je marche  jusqu’à la cuisine.

 J’ouvre  la  fenêtre et regarde la rue.  Les voitures roulent, klaxonnent, les livreurs s’interpellent  les gens  marchent vite sur  le trottoir. Eux aussi vont tous les  matins  au même endroit. La vie est  là  devant moi.  De  mon cinquième étage sans ascenseur, je suis bien.  Le soleil éclaire quelques toits, il va faire beau, le jour est  levé, et moi je  ne me souviens  même  plus de mon cauchemar.

Il appartient  à la  nuit, qu’il me laisse  profiter  de la belle clarté du jour.

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Je vous présente Edmond ! A partir de ce tableau (vu dans une brocante) Racontez une histoire courte avec les mots incorporés : « Ciel, chaussure, coq, couronne et crapaud. »

 

 

 

La colère d’Edmond

 

Edmond boudait, il voulait absolument écrire  un texte  pour une compagnie d’amis  écrivains  mais  le curé et sa mère essayaient de l’en dissuader.

— Mais mon garçon tu sais à peine écrire  que peux-tu leur apporter à cette bande de vauriens  juste  bons à arracher les  pattes des  crapauds ?

 Il était furieux car en fait si cela était vrai que ses amis n’étaient pas très très futés, ils avaient au moins le  mérite d’essayer de faire quelque chose de leur  vie et ne  pas lever les yeux au ciel en attendant que cela  leur tombe tout cuit.

C’est ce qu’il leur avait répondu d’une  voix  un peu trop autoritaire  à leur goût.

— Désormais Edmond tu te  lèveras au chant du coq et tu commenceras  par enfiler correctement tes chaussures pour ne pas casser les talons puis tu iras donner  à manger au bétail et  nettoyer les cages  des  lapins. Cela te  mettra du plomb dans la tête et t’empêchera  de rêver  à devenir écrivain.

— Mais ce n’est pas pour moi que je veux écrire, vous ne comprenez donc  pas ! Je veux les aider !

— Certainement que cela  part d’un bon sentiment  mais  qui récoltera  la couronne de  lauriers  hein ?  Pas toi, tu es trop ignorant ! Alors  tu vas obéir et arrêter de te  monter la  tête avec ces bêtises.

Sur ce  le  curé et  la  mère quittèrent  la  pièce  laissant Edmond  très en colère  mais impuissant devant la  force de dissuasion des adultes.

Il ne  lui restait plus qu’à accomplir sa punition mais  un jour, oui un jour, il serait le  plus grand de tous les écrivains de  la terre !

 

 

 

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Publié le par marie chevalier
Publié dans : #défis croqueurs de mots

Ecrire en prose ou en vers un texte ayant pour titre

«Ça me fait une belle jambe »

Au sens propre ou celui de l’expression dont l’origine est surprenante.

 

Ça me fait une belle  jambe !

 

Bien sûr elle m’avait dit

Je n’aime que toi

Naïvement je l’avais crue

Brulant moi-même

D’une passion sans nom

Pour cette gamine de  20 ans.

 

Bien sûr  j’aurais pu,

Mais ce n’était pas le cas,

Etre son grand-père.

Mais ça ne change rien

Aux sentiments intenses

Qu’elle m’inspirait.

 

Bien sûr elle disait souvent

On  se mariera  sûrement

Quand je serai moins jeune

N’est -ce pas que tu comprends

Que je vive intensément

Maintenant !

 

Bien sûr je comprenais

Mais à mon âge

Encore patienter

Je n’en ai plus  le temps

Et de  me dire attendre

Encore attendre

Ça me fait une belle  jambe !

Pendant ce temps

Passent les mois et les ans

Et … malgré tout

Un fol espoir

Me fait … attendre.

 

 

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